TENDANCES DES MARCHÉS : MARS 2023 – Fiera Capital

Après un début d’année fulgurant, une vague de réticence face au risque a déferlé sur les marchés financiers en février.

Les espoirs d’une fin imminente des hausses de taux et d’un revirement de la politique monétaire ont été anéantis par des signes persistants d’une expansion économique résiliente, d’un marché du travail en surchauffe, d’une inflation persistante et d’une certaine rhétorique belliciste de la banque centrale, qui ont fait basculer les attentes des investisseurs vers des taux d’intérêt plus élevés à plus long terme et ont étouffé l’optimisme qui avait stimulé la forte reprise des marchés au début de 2023. En réponse, la volatilité a refait surface et la plupart des principales classes d’actifs ont perdu beaucoup de terrain au cours du dernier mois, soulignant l’importance des stratégies de marchés privés dans un portefeuille bien diversifié.

Mondialement, la reprise des marchés boursiers s’est essoufflée en février. L’indice MSCI All Country World a diminué de 3,0 %, réduisant ainsi les solides gains enregistrés depuis le début de l’année. Sur le plan régional, le repli a été généralisé dans le monde entier. Le S&P 500 et le S&P/TSX ont tous deux chuté de 2,6 %. Ailleurs, le MSCI EAFE a perdu 2,2 %, tandis que l’indice MSCI des actions des marchés émergents a reculé de 6,5 %.

Les marchés des revenus fixes ont également généré des résultats négatifs et effacé la quasi-totalité de leurs gains de 2023, les investisseurs ayant réévalué la trajectoire des taux d’intérêt. En effet, les rapports sur les conditions tendues du marché du travail et une réaccélération de l’inflation ont incité les négociateurs de titres à parier sur un pic plus élevé du taux des fonds fédéraux et un maintien prolongé à ce niveau., Au début du mois de février, les négociateurs de titres anticipaient largement des baisses de taux de la Réserve fédérale pour la seconde moitié de l’année, mais ils ont depuis réduit leurs attentes. Le mois dernier, le rendement du Trésor à 2 ans, sensible à la politique monétaire, a dépassé 4,8 %, son plus haut niveau depuis 2007, tandis que le rendement du Trésor à 10 ans a reculé à 3,92 %. De même, au Canada, le rendement des obligations d’État à 2 ans a augmenté à 4,21 %, tandis que le rendement à 10 ans a bondi à 3,33 %. Par conséquent, l’univers obligataire FTSE Canada a reculé de 2,0 % en février, tandis que l’indice Barclays US Aggregate Bond a reculé de 2,6 %.

Sur le marché des changes, le dollar américain (DXY) a mis fin à sa série de pertes des quatre derniers mois, les investisseurs se préparant à une Réserve fédérale plus belliqueuse, tandis que la chute simultanée des obligations et des actions a renforcé la demande de la monnaie refuge. Le dollar américain a progressé par rapport à la plupart des devises du groupe des 10 en février, l’euro, la livre et le yen étant tous en baisse. Le dollar canadien a également été pénalisé par un dollar américain globalement plus fort, tandis que la dernière baisse des prix du pétrole a également pesé sur le huard le mois dernier.

Enfin, sur les marchés des matières premières, le pétrole a prolongé son mouvement à la baisse, les inquiétudes persistantes concernant le resserrement de la politique monétaire et l’augmentation des stocks américains ayant éclipsé l’optimisme quant à la hausse de la demande chinoise. La série de trois mois de gains qu’a connue le cuivre a pour sa part été interrompue, l’appétit pour le risque ayant diminué tout au long du mois. L’or a enregistré son pire mois depuis le milieu de l’année 2021, après qu’une série de données montrant une surchauffe de l’économie américaine ait incité les négociateurs de titres à miser sur une hausse des taux d’intérêt, ce qui a fait grimper les rendements des bons du Trésor et le dollar américain, et réduit l’attrait des lingots non porteurs d’intérêts.

Une analyse de

Jean-Guy Desjardins
C. M., L. Sc. Com., CFA
Président du conseil et chef de la direction

et

Candice Bangsund
CFA
Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition globale de l’actif