L’Association de la construction du Québec (ACQ) invite le gouvernement du Québec et le ministre des Finances, Éric Girard, à profiter du dépôt de son dernier budget pour rendre le Québec et l’industrie de la construction plus autonome. En effet, dans un document déposé au ministre, l’ACQ revendique principalement : une loi-cadre pour un calendrier de paiement obligatoire, le déploiement d’une stratégie pour développer une filière québécoise de l’acier et qu’une aide immédiate pour le développement d’un programme de travailleurs étrangers temporaire spécifique pour l’industrie de la construction.
« Grâce à ces trois mesures phares, les entreprises de construction seraient ainsi plus autonomes financièrement, moins dépendantes des matériaux produits à l’international, et disposeraient de plus de main-d’œuvre pour réaliser l’ensemble des projets d’infrastructures publics et privés qui sont prévus au cours de 10 prochaines années », a déclaré Jean-François Arbour, ing., président de l’ACQ.
Une loi-cadre pour redonner un milliard aux entreprises de construction d’ici
Depuis plusieurs années, l’ACQ demande au gouvernement du Québec d’adopter une loi-cadre pour un calendrier de paiement obligatoire. Cette recommandation, à coût nul pour le gouvernement, permettrait aux entreprises de construction de disposer d’un milliard de dollars de plus annuellement. Une étude de Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) réalisée en avril 2021 démontre que les délais de paiement ont un impact important ou très important sur la baisse d’intérêt face aux marchés publics chez 85 % des entrepreneurs.
« Le ministre des Finances dispose d’une belle solution entre les mains pour réinjecter 1 milliard de dollars dans l’économie québécoise. « Actuellement, les entreprises d’ici se retrouvent limitées dans leur développement et dans le choix de leur soumission, car elles sont toujours aux prises avec délais de paiement déraisonnables », a souligné le président de l’ACQ.
« Imposer un calendrier de paiement obligatoire, permettrait à nos entreprises de disposer des liquidités suffisantes pour soumissionner sur plus de projets et investir dans leur communauté, ainsi que pour améliorer la productivité de leur entreprise. Il s’agit une solution gagnant-gagnant, facile à mettre en place et à coût nul pour le gouvernement », a soutenu Jean-François Arbour.
Un programme de travailleurs temporaires spécifique au secteur de la construction
Les entrepreneurs en construction cherchent désespérément de la main-d’œuvre en construction depuis 2018. Au cours des trois dernières années, la situation n’a fait qu’empirer, et ce sont maintenant les donneurs d’ouvrage publics et privés qui en ressentent les conséquences. Afin de pallier cette problématique et ainsi répondre aux demandes des donneurs d’ouvrage, l’ACQ est d’avis que des programmes de travailleurs étrangers temporaires spécifiques pour l’industrie de la construction devraient être créés et développés par le gouvernement.
« Nous avons besoin de plus de travailleurs pour faire face à la demande. Il y a une pénurie de main-d’œuvre dans tous les secteurs au Québec, alors qu’il y a de la main-d’œuvre de qualité disponible dans d’autres pays du monde et qui est prête à venir prêter main-forte », a signifié le président de l’ACQ.
À cet égard, ce sont les métiers où les pénuries de main-d’œuvre sont les plus importantes qui devraient être visés en premier, selon l’ACQ, qui a identifié 8 métiers où le manque de main-d’œuvre nuit à la productivité : couvreur, peintre, briqueteur-maçon, poseur de systèmes intérieurs, poseur de revêtements souples, carreleur, cimentier-applicateur et ferblantier.
« En période de pointe, nos besoins sont criants. L’apport des travailleurs de l’international nous permettrait de disposer d’un bassin de main-d’œuvre plus grand et de réduire les contraintes que nous impose actuellement la pénurie de la main-d’œuvre », a conclu M. Arbour.
Développer une filière de l’acier québécoise
Force est de constater que les coûts de construction ont augmenté de façon importante au cours des derniers mois et si rien n’est fait, ils pourraient continuer de progresser. La rareté des matériaux, les difficultés d’approvisionnement et la pénurie de main-d’œuvre mettent une pression énorme sur les prix alors que les prix de certains matériaux ont littéralement explosé au cours de la dernière année.
« Quand on regarde les prix de l’acier actuellement, on se demande pourquoi nous importons notre acier de pays plus polluants, alors que le Québec regorge de fer, et que l’acier est un alliage contenant normalement plus de 98 % de fer. Nous pourrions certainement développer des fonderies dans notre province afin de développer notre indépendance face aux produits de l’acier provenant de l’étranger, tout en limitant les émissions de GES », a évoqué M. Arbour.
Pour consulter la liste complète des recommandations pré-budgétaires de l’ACQ, cliquez sur le lien suivant : https://www.acq.org/wp-content/uploads/2022/01/memoires2022-recommandationsbudget2022.pdf