La Fédération de l’habitation coopérative du Québec (FHCQ) réagit favorablement au budget fédéral 2022 qui vise notamment à augmenter le nombre de coopératives d’habitation grâce à un programme dédié à ce secteur de l’habitation. Au total, 1,5 G$, soit 500 M$ en fonds et 1 G$ de prêts, seront affectés à cette initiative. Cette solution arrive à point nommé dans un contexte de crise du logement où de plus en plus de ménages peinent à se loger adéquatement.

« Le budget fédéral lance un message fort en reconnaissant la particularité du modèle de l’habitation coopérative », affirme Patrick Préville, directeur général de la FHCQ. « L’esprit entrepreneurial au cœur de notre mouvement sera ainsi mis à contribution pour aider à définir et à développer cette nouvelle génération de coopératives. Nous estimons que 6 000 unités en cinq ans est un début encourageant et nous espérons que le gouvernement du Québec saura lui aussi reconnaître la différence coopérative. »

La fédération félicite l’approche du gouvernement fédéral qui prévoit travailler de concert avec le milieu coopératif, notamment avec la Fédération de l’habitation coopérative du Canada, mais aussi avec les parties prenantes du secteur. « Nous aimerions que Québec privilégie aussi cette approche que nous jugeons constructive, puisqu’elle permet de prendre en compte l’expertise du milieu et de rendre ainsi les projets plus pertinents et porteurs pour la population », renchérit le directeur général de la FHCQ.

L’inflation et la hausse des prix en habitation grimpant plus vite que les revenus des ménages, cela les fragilise considérablement. Le développement de nouvelles coops est donc une excellente nouvelle, puisque cela permettra de renforcer le tissu social tout en augmentant l’offre de logements réellement abordables, et ce, de façon pérenne.

La FHCQ évoquait récemment dans une lettre ouverte le projet de société que représente la coopérative d’habitation. Ce nouveau programme de développement d’une « nouvelle génération de coopératives » représente certainement un premier pas dans cette direction. Les coopératives d’habitation sont un levier économique important, puisqu’elles redonnent un pouvoir économique à ses membres, favorisent la résilience des ménages grâce à un milieu de vie axé sur l’entraide et contribuent à former des citoyen.ne.s plus engagé.e.s dans la collectivité.

« Il faut absolument sortir le logement de la logique de marché qui n’a que le profit comme objectif plutôt que le bien-être de ses occupants. Pensons un instant aux aînés dont les revenus n’iront pas en augmentant. Pensons aux familles monoparentales qui doivent composer avec un seul revenu et dont le logement ne correspond souvent pas à la composition de leur ménage. Et c’est sans compter les ménages à revenus faibles et modestes qui sont loin de trouver leur compte dans le marché privé. La coop d’habitation répond à ces besoins et plus encore », précise M. Préville.

La FHCQ préoccupée par la situation des aînés

Avec l’hécatombe dans les CHSLD durant la pandémie et la fermeture récente de RPA, la FHCQ voit dans le plan du gouvernement fédéral une opportunité de développer une nouvelle offre de coopératives dédiées aux aînés. La coopérative de solidarité, notamment, ou tout autre modèle de coopérative à imaginer permettraient de loger adéquatement cette tranche de la population qui a contribué à bâtir le Québec. « Comme l’objectif de la coopérative est de développer des services pour ses membres, ces derniers bénéficieraient de services adaptés dans un environnement sain, sécuritaire et abordable, et ce, alors que leur revenu est en stagnation, voire en déclin considérant l’inflation », explique le directeur général de la FHCQ.

Qu’est-ce qu’une coopérative d’habitation ?

Une coopérative d’habitation est une entreprise d’économie collective autonome et indépendante. Il s’agit d’un modèle de propriété collective où les membres-locataires ont la responsabilité de la gestion immobilière et financière afin d’assurer la santé et la pérennité du bien immobilier. Le milieu de vie est organisé autour de la vie associative par laquelle les membres élisent des administrateurs et administratrices via l’assemblée générale et leur confient le mandat d’une gestion juste et démocratique de la coopérative. Les responsabilités, tâches et corvées sont réparties entre les membres à l’intérieur de divers comités (entretien, aménagement paysager, recrutement, finances, etc.). La coopérative, par sa nature entrepreneuriale, a aussi la possibilité de grossir ses rangs en développant ou en achetant des immeubles en vue de les intégrer à elle. La mixité, l’entraide et la démocratie sont au cœur du projet coopératif.