À l’heure actuelle, la moitié des marchés industriels canadiens affichent un taux de disponibilité égal ou inférieur à 1,0 %, ce qui soutient la hausse inégalée du loyer net demandé au pays à 11,20 $ le pied carré.

Les marchés industriels ont atteint des sommets sans précédent au Canada lors du premier trimestre de 2022 alors que la superficie des entrepôts et des centres de distribution en construction a atteint un record de 41,7 millions de pieds carrés à l’échelle nationale. Cela dit, les occupants réagissent rapidement pour mettre la main sur ces installations en gestation, déjà prélouées à 69,0 %.

Une superficie colossale de 8,6 millions de pieds carrés a été absorbée à même le parc industriel canadien où presque chaque marché a enregistré une activité de location nette positive. L’offre d’installations industrielles est toujours aussi mince au Canada, ce qui continue d’exercer une pression baissière sur le taux de disponibilité, auquel on a retranché 20 points de base pour atteindre un nouveau creux sans précédent de 1,6 % au premier trimestre de 2022.

À l’heure actuelle, la moitié des marchés industriels au Canada affiche un taux de disponibilité égal ou inférieur à 1,0 %. À Montréal, il sied à 1,0 %; à Vancouver, il s’abaisse à 0,9 % alors qu’à Toronto, où 2,3 millions de pieds carrés ont été absorbés au premier trimestre seulement, il fléchit à 0,8 %; des taux planchers sans précédent à Vancouver et Toronto. Les reculs du taux de disponibilité les plus prononcés ce trimestre ont eu lieu à Edmonton (5,9 %) et Calgary (4,6 %), qui ont perdu 110 points de base et 80 points de base, respectivement.

La croissance fulgurante de la demande a propulsé la hausse des loyers nets demandés à des sommets inégalés au pays, soit à 17,4 % sur douze mois pour atteindre un nouveau record de 11,20 $ le pied carré. C’est à Vancouver que les loyers nets demandés moyens sont toujours les plus élevés au Canada, à 17,40 $ le pied carré; cette ville est talonnée par Toronto (13,59 $), Ottawa (12,70 $), Montréal (11,34 $) et Edmonton (10,40 $).

« Malgré le nombre record de chantiers industriels visant à contrer la demande déferlante, cette offre nouvelle ne représente que 2,2 % du parc industriel bâti; elle ne suffira donc pas à la multiplication des activités locatives », précise Paul Morassutti, vice-chairman de CBRE Canada. « En effet, l’offre industrielle est épuisée dans les principaux marchés, ce qui ne laisse pratiquement pas d’options aux occupants pour le moment. »

Hausse de l’inoccupation dans les bureaux

Dans le sillage d’un bref ralentissement à la fin de 2021, le taux d’inoccupation des bureaux a continué d’évoluer à la hausse pour s’établir à 16,3 % à l’échelle du pays. En effet, la plupart des principaux marchés canadiens ont témoigné d’une légère hausse du taux d’inoccupation dans les bureaux au premier trimestre.

Cela dit, certains marchés de bureaux se sont relativement bien débrouillés au premier trimestre. C’est entre autres le cas de Calgary, où l’on a retranché 130 626 pieds carrés pour signer le premier trimestre d’absorption positive dans les bureaux depuis l’avènement de la pandémie. Par ailleurs, cinq des dix marchés à l’étude ont enregistré une absorption nette positive ce trimestre, principalement dans les provinces de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Manitoba, les premières à avoir allégé les mesures sanitaires.

Les locaux offerts en sous-location représentent désormais 18,7 % de l’offre locative dans les bureaux canadiens, ce qui correspond à 3,0 % du parc de bureaux au pays. Il s’agit d’une baisse par rapport au sommet de 22,2 % enregistré il y a un an, au premier trimestre de 2021. Dans l’ensemble, la forte demande pour des locaux aménagés de première qualité et le statu quo des utilisateurs qui conservent leurs locaux devraient continuer de faire baisser l’offre sous-locative en cours d’année.

À l’échelle du pays, la superficie des bureaux en chantier est restée essentiellement stable dans la nouvelle année : elle a baissé légèrement à 14,7 millions de pieds carrés, dont 56,2 % sont préloués à l’heure actuelle. La demande exprimée par les locataires pour des bureaux modernes explique que tous les projets en cours à Winnipeg, Halifax et dans la région de Waterloo soient préloués à 100 %.

« La pandémie et le travail hybride ne sont pas les principaux moteurs de l’inoccupation, il s’agit plutôt de l’offre nouvelle. Or, de nombreux bureaux seront livrés au cours des deux années à venir », conclut M. Morassutti. « Cela dit, la location de bureaux au Canada a été assez vigoureuse au cours du trimestre et le coeur des centres-villes renaît grâce au retrait des mesures de confinement.

CBRE Statistiques sur l’immobilier de bureaux au Canada_T1 2022

CBRE Statistiques sur l’immobilier industriel au Canada_T1 2022