Photo : APPAREIL Architecture, BGLA Architecture, Etienne Bernier Architecture

Le projet de l’école Marguerite d’Youville a été lauréat au concours Lab-École en 2020 et est sorti grand gagnant dans la catégorie « Concept – Projets Non Construits » pour les AZ Awards de Azure Magazine en 2021. Le programme prévoyait la conception d’une nouvelle construction de 3440 m2 sur le terrain de l’actuelle école Marguerite-D ’Youville à proximité du centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi à Saguenay. Cette nouvelle école accueillera les élèves du préscolaire à la 6e année et comportera 15 classes, dont 3 de niveau préscolaire et 12 de niveau primaire, gymnase simple, en plus d’espaces rassembleurs pour bouger, collaborer et manger.

La nouvelle école proposée se veut à l’image d’un milieu de vie typiquement Saguenéen, un village entrelacé de liens forts avec son environnement naturel, ancré dans la culture de ses habitants. Le bâtiment est scindé distinctement en maisonnettes, qui s’organisent autour d’une cour extérieure, unies par des circulations vitrées. Le parti architectural est de déconstruire l’école conventionnelle, ce bâtiment à l’allure institutionnelle, pour la transformer à une échelle sympathique, accessible et chaleureuse pour l’enfant; construire des bâtiments à l’échelle des tout-petits; fragmenter un programme complexe en une volumétrie lisible; offrir divers points de repère. L’approche pédagogique caractéristique de l’école, décrite sous le terme “nurture”, a teinté le projet, créant une architecture rassurante et familière.

Le projet s’assoit confortablement sur la rue Boily de façon à offrir une façade sur rue d’un gabarit s’harmonisant au tissu résidentiel adjacent, tout en se montrant invitante pour le passant. L’articulation en «U» permet l’aménagement d’une cour intérieure sécurisante propice aux activités récréatives autant que pédagogiques. Sculptée au regard des flux climatiques, la morphologie du bâti permet d’orienter cet espace plein sud, en plus de le protéger des vents dominants tout au long de l’année, de façon à créer un agréable microclimat, variant au gré des journées et des saisons. S’implantant au cœur d’une trame urbaine morcelée par de grands îlots de végétation, le projet propose un aménagement paysager qui bonifie le paysage actuel en s’y ramifiant harmonieusement. En réponse à la topographie accidentée, le bâtiment est travaillé sur deux niveaux principaux : on accède au rez-de-chaussée depuis la rue et au rez-de-jardin via la cour. Plusieurs entrées sont prévues et s’expriment de manière compréhensible pour les différents usagers.

Le projet s’articule en trois principales sections bâties ; l’une rassemblant les espaces ouverts à la communauté, tandis que les deux autres regroupent les différentes communautés d’apprentissage et les espaces destinés au personnel. L’aile sur rue comprend, au rez-de-chaussée, les locaux du personnel qui animent la façade tandis qu’en dessous, au rez-de-jardin, les classes du préscolaire y sont aménagées. L’emplacement stratégique des maternelles au niveau inférieur permet une relation forte avec la cour, contribuant à la sécurité. L’aile centrale est la plus perméable. Elle offre de vastes espaces représentant le noyau urbain, dynamique et effervescent, encourageant la socialisation des élèves. Le gymnase est inscrit au croisement de deux ailes et en lien direct avec les terrains sportifs, facilitant l’utilisation des installations par la communauté. Le gradin, cœur de l’école, permet des connexions physiques et visuelles vers tous les espaces collectifs. La troisième aile est sous-divisée en trois maisonnettes abritant chacun un cycle primaire. Chaque communauté d’apprentissage est donc organisée sur deux niveaux favorisant une échelle domestique.

Des interstices lumineux relient les cycles et renforcent le caractère identitaire de chacune des communautés d’apprentissage. Ces jonctions translucides et accueillantes offrent des percées visuelles vers le cœur du projet, la cour extérieure, ce qui favorise l’orientation dans l’école. Les espaces communs et la circulation donnent sur la cour, formant des zones transitoires entre l’animation et le bruit de la récréation et le calme propice à la concentration, nécessaire à l’apprentissage des salles de classe. Ainsi, toutes les classes profitent de la lumière du nord.

Fiche Technique

  • Nom officiel du projet : École Marguerite d’Youville
  • Lieu : Saguenay, Québec, Canada
  • Client : Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay
  • Architectes/designers : Étienne Bernier Architecture, BGLA Architecture et APPAREIL Architecture
  • Collaborateurs : Collectif Cargo
  • Architecte de paysage : Rousseau Lefebvre
  • Ingénieur : LGT Inc.