Dans le cadre de la publication de son énoncé environnemental, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) appelle à l’action pour réussir la décarbonisation de l’économie. Les entreprises (70 %) s’entendent pour dire qu’il faut multiplier les gestes pour lutter contre le réchauffement climatique, d’après un sondage mené auprès de ses membres ce mois-ci. Toutefois, il y a des freins qui empêchent les employeurs d’accélérer le pas.

Le CPQ est l’une des premières grandes organisations économiques à s’impliquer dans la transition vers une économie plus durable en joignant en 2014 l’Alliance SWITCH, un regroupement de gens d’affaires et d’écologistes en faveur d’une accélération du passage vers une économie verte. Depuis, le CPQ poursuit son implication en mobilisant ses membres pour alimenter sa réflexion, en participant à plusieurs consultations gouvernementales et en s’engageant dans des initiatives de dialogue comme le collectif G15+.

Des entraves au développement d’une économie plus verte

« Le Québec a tous les atouts pour associer la protection de l’environnement à la création de richesse économique. Les entreprises perdront au change si elles ne voient pas l’opportunité d’être compétitives et innovantes tout en réduisant leur impact sur l’environnement. La plupart ont compris l’urgence, mais elles ont besoin d’être accompagnées pour faire face à ce défi colossal », note M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Parmi les principaux obstacles identifiés par les entreprises, le coût est l’argument qui revient le plus souvent chez les répondants. Le manque de financement et les connaissances limitées font partie des autres défis qu’ils rencontrent.

Le CPQ liste une série de recommandations pour accélérer le verdissement de l’économie dont :

  • Revoir la « règle du plus bas soumissionnaire » dans ses processus d’appels d’offres ou dans ceux des municipalités pour y intégrer des critères environnementaux;
  • Cerner les projets porteurs en transport régional, collectif, aérien et ferroviaire pour la vitalité économique des villes de petite et moyenne taille ainsi que pour le renforcement des axes d’échanges inter-régionaux;
  • Adopter une réglementation intelligente et développer des incitatifs pour favoriser davantage le recours à l’économie circulaire dans la perspective de dynamiser l’entrepreneuriat et l’investissement tout en réduisant les émissions de GES;
  • Adopter une Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire cohérente et responsable;
  • Intégrer l’éco-fiscalité au modèle fiscal québécois, tout en s’assurant de maintenir la compétitivité des entreprises et la capacité de payer des particuliers;
  • Investir dans la modernisation des infrastructures de transport des marchandises pour renforcer l’efficacité, l’inter-opérabilité et l’inter-modalité des pôles logistiques et ainsi consolider le positionnement du Québec comme carrefour du commerce international;
  • Élargir la portée du SPEDE (marché du carbone) à d’autres juridictions et d’autres catégories d’entreprises.

 

À la fois un défi collectif et une opportunité de se distinguer

Un écrasant consensus règne chez les entreprises sondées : 94 % d’entre elles aimeraient voir davantage une collaboration entre toutes les parties prenantes pour développer des solutions aux problèmes d’environnement et de changements climatiques. Cette tendance se remarque également dans la population puisque 86 % des Québécois voudraient que les entreprises déploient plus d’efforts et travaillent de pair avec le gouvernement ainsi qu’avec les groupes sociaux et environnementaux.

Alors que 84 % des Québécois considèrent que les gouvernements devraient adopter des lois beaucoup plus sévères pour forcer les entreprises à réduire la pollution qu’elles émettent, les employeurs sont conscients des changements à venir, mais manquent de moyens et d’expertise pour y parvenir.

Les employeurs sont aussi convaincus que les changements climatiques viendront transformer les emplois dans leur secteur d’activités. Selon le sondage du CPQ, 72 % affirment que les postes devront évoluer au cours des prochaines années pour tenir compte de l’environnement et des changements climatiques.

« Les entreprises sont au diapason de la population québécoise sur le fait qu’il faut collectivement poser des gestes pour réduire notre impact sur l’environnement. Elles veulent en faire davantage et saisir toutes les opportunités en réussissant leur virage vert, d’autant plus qu’il s’agit d’un facteur d’attraction pour les travailleurs. 71 % des Québécois affirment que plus une entreprise a de fortes valeurs environnementales, plus ils ont envie de travailler pour elle. L’engagement environnemental ne se résume pas à l’économie, mais se répercute aussi sur la rétention des talents », ajoute M. Blackburn.

L’énoncé complet est disponible ici.