La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) s’inquiète des effets successifs de la hausse du taux directeur de la Banque du Canada sur le marché immobilier du Québec. Bien que cette mesure vise à freiner la poussée inflationniste dans l’économie, cette décision aura notamment un impact direct sur la capacité des propriétaires de logements locatifs à investir dans l’entretien du parc locatif et, surtout, de stimuler la construction de nouveaux logements dans un contexte de déséquilibre du marché immobilier dans plusieurs cités régionales du Québec.

« Avec un faible taux d’inoccupation des logements notamment dans plusieurs régions du Québec et un parc locatif vieillissant dont le 2/3 des bâtiments ont plus de 40 ans, la hausse du taux directeur de la Banque du Canada aura un impact direct sur la capacité financière des propriétaires de logements locatifs à entretenir leurs bâtiments et aussi à investir dans la construction de nouveaux logements pour répondre à la demande croissante. À l’évidence, cette situation aura inopportunément un effet à la hausse sur le prix des loyers. L’inflation affecte nos membres et la hausse du taux d’intérêt par les banques réduit considérablement la marge de manœuvre des propriétaires locatifs désireux d’investir. Nous invitons rapidement les gouvernements à étudier les meilleures stratégies fiscales pour atténuer les effets et surtout stimuler la construction de logements sous plusieurs formules par des programmes intensifiés », a expliqué M. Marc-André Plante, directeur, Affaires publiques et relations gouvernementales.

Sondage de la CORPIQ (juillet 2022)

Au cours des derniers jours, la CORPIQ a réalisé un sondage auprès de plus de 1000 propriétaires locatifs partout au Québec pour connaitre les impacts des hausses de taux. Les propriétaires locatifs québécois sont très préoccupés par la part des paiements d’intérêts dans leur budget annuel qui ne cessent de croître, si bien que 30% des propriétaires locatifs comptent diminuer les investissements à venir pour la rénovation.  Le niveau d’emprunt et le type d’emprunt conduit à une situation qui s’avère inquiétante, puisque :

  1. 52,5% de la valeur du portefeuille hypothécaire des propriétaires locatifs est à un taux variable;
  2. 60% des emprunts propriétaires locatifs ont encore un solde hypothécaire de plus de 50%;

Rappelons qu’une récente étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) estime à plus de 620 000 logements supplémentaires à la programmation moyenne du Québec, d’ici 2030, pour répondre à la demande des ménages et assurer un équilibre dans le marché de l’habitation au Québec. Ainsi, il y a consensus pour agir maintenant et mobiliser tous les partenaires dans les circonstances. Récemment, l’Ontario a d’ailleurs mandaté un groupe d’étude, avec des experts, pour réfléchir sur les enjeux du secteur de l’habitation et ceci devrait inspirer une démarche similaire au Québec.

« L’heure est à l’action. La CORPIQ est disposée à collaborer avec l’ensemble des partenaires du milieu de l’habitation. Nos membres font partie de la solution pour remédier à l’actuelle crise du logement un peu partout au Québec. La hausse du taux directeur de la Banque du Canadad’aujourd’hui modifiera les perspectives du secteur de l’habitation et mérite une attention particulière des gouvernements désireux d’offrir un toit pour tous » a conclu M. Plante.