La Chaire SAQ consacrée à la valorisation du verre dans les matériaux, dirigée par Arezki Tagnit-Hamou, professeur à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke (UdeS), peut compter sur l’enthousiasme et la participation de ses partenaires pour poursuivre ses travaux liés à l’intégration de la poudre de verre dans le béton. L’Université de Sherbrooke et son partenaire principal depuis 16 ans, la Société des alcools du Québec (SAQ), annoncent un nouveau financement de 5 ans pour la Chaire, en partenariat avec Hydro-Québec, la Ville de Montréal, la Ville de Sherbrooke, Éco Entreprises Québec, Prodexim International, Techo-Bloc et La Fondation de l’UdeS. La Chaire pourra ainsi s’appuyer sur un financement de l’ordre de 2,4 M$ de 2020 à 2024.

 

Poudre de verre : après la normalisation, la démocratisation

Au cours des cinq dernières années, l’équipe de la Chaire s’est concentrée sur la normalisation de la poudre de verre comme matériau cimentaire – aussi bien dans la norme canadienne (CSA A3000) que dans la norme américaine (ASTM) – et sur le transfert des connaissances vers l’industrie. Aucun nouvel ajout cimentaire n’avait été normalisé dans le monde au cours des 40 dernières années.

Forte de ces succès, la Chaire SAQ a bien l’intention d’accentuer la synergie entre l’industrie, les municipalités et les activités de la Chaire dans la recherche de solutions toujours plus innovantes. Elles travailleront ensemble à :

Valoriser le verre mixte.

Développer d’autres types de bétons.

Poursuivre le transfert de technologies vers l’industrie du ciment et du béton.

Participer à la normalisation de l’utilisation du verre dans le béton et à la caractérisation des agrégats de verre issus des centres de tri du Québec.

Effectuer l’analyse du cycle de vie du béton avec poudre de verre.

« J’espère vivement que nos efforts basculeront vers une démocratisation accrue de l’utilisation de la poudre de verre dans le béton. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de l’utilisation de la poudre de verre dans des réalisations liées au transport ou à l’architecture. Nous devons poursuivre nos transferts des technologies vers l’industrie et les propriétaires d’ouvrages, comme les municipalités », a déclaré le professeur Tagnit-Hamou.

« En 2022, la consigne élargie sera implantée au Québec, et les industries pourront alors profiter d’une grande quantité de verre récupéré d’excellente qualité prête à la transformation. Dans ce contexte, la poudre de verre sera une solution de choix pour donner une nouvelle vie à cette matière, notamment en l’intégrant comme composante dans le béton », s’est réjouie Marie-Hélène Lagacé, vice-présidente, Affaires publiques et responsabilité sociétale, à la SAQ.

 

Des réalisations porteuses, dont une première mondiale

La poudre de verre et l’étendue de son utilisation suscitent l’intérêt à travers le monde. Les recherches l’ont prouvé : l’ajout de poudre de verre dans le béton en remplacement d’une partie du ciment permet d’obtenir un béton beaucoup plus durable, imperméable et résistant, en plus de contribuer à réduire de façon importante l’émission de GES liée à sa production. Dernièrement, c’est son intégration dans le pont Darwin, situé à L’Île-des-Sœurs, une première mondiale, qui a piqué la curiosité du monde scientifique et des Québécois. En effet, après la construction du second pont Darwin en 2021, ce sera l’équivalent de 70 000 bouteilles de vin qui auront trouvé une seconde vie et qui auront permis d’économiser 40 000 kg de ciment. L’American Concrete Institute (ACI) – volet Québec a d’ailleurs remis son Prix d’excellence « Infrastructures 2021 » à cette réalisation.

Selon le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, le professeur Jean-Pierre Perreault, « la continuité des travaux de recherche de cette Chaire contribuera à consolider la position de l’UdeS comme chef de file en transfert de connaissances et en valorisation. Le groupe de recherche sur le béton est l’un de nos piliers depuis de nombreuses années, représentant une carte maîtresse sur l’échiquier planétaire de la recherche universitaire. L’UdeS a une fois de plus démontré, en formant du personnel hautement qualifié dans le domaine, et avec l’aide d’un partenaire de longue date, la SAQ, que tout secteur d’activité pouvait être associé à l’innovation ».