Le marché industriel montréalais poursuit son virage vers des conditions favorables aux locataires, marqué par la hausse des taux d’inoccupation, l’absorption négative et la baisse des loyers demandés.

Les propriétaires font face à des difficultés persistantes en matière de location, ce qui mène au quatrième trimestre consécutif de réduction des loyers. La baisse trimestrielle a été plus prononcée pour les grands espaces, où les loyers demandés pour les unités de plus de 100 000 pieds carrés ont diminué de 3,7 % comparativement à une diminution de seulement 0,5 % pour les petits espaces, ce qui reflète la concurrence plus forte dans les grandes propriétés.

L’activité de location reste faible, en particulier pour les propriétés plus anciennes. Les bâtiments construits après 2000 ont absorbé 1,1 million de pieds carrés, tandis que ceux construits avant 2000 ont perdu 1,8 million de pieds carrés, ce qui témoigne d’une tendance de la ruée vers la qualité. Les chiffres le montrent clairement, puisque 76 % des 10 plus grandes inoccupations du trimestre provenaient de bâtiments datant d’avant 1976, même s’ils ne représentent que 42 % de l’inventaire total de Montréal. Un grand nombre d’espaces ont été libérés par les prestataires de services logistiques en tierce partie et les entreprises de biens de consommation, ce qui indique une faible demande des consommateurs provoquée par les vents contraires de l’économie.

En raison du ralentissement de l’activité de location, le pipeline de construction s’est considérablement contracté pour s’établir à 3,5 millions de pieds carrés, ce qui représente son point le plus bas depuis le début de 2019, et une diminution de 70 % par rapport au sommet atteint au quatrième trimestre de 2022. Les promoteurs rajustent leurs stratégies en fonction des conditions du marché, en accordant la priorité aux projets de construction sur mesure et en se départissant des terrains destinés à des développements spéculatifs. Les récentes transactions foncières de Broccolini avec Amazon et Fleurco témoignent d’un abandon de la frénésie spéculative du développement qui a dominé l’ère de la pandémie, reflétant une approche plus prudente sur le marché d’aujourd’hui.

Perspectives

Le marché industriel de Montréal se prépare à une reprise progressive, soutenue par la position conciliante de la Banque du Canada concernant les taux d’intérêt et la baisse des loyers demandés. Ces facteurs devraient apporter un soulagement et stimuler l’activité du marché au cours des prochains trimestres. Bien que les tendances favorables aux locataires en matière d’inoccupation et d’absorption persisteront à court terme, leur progression devrait ralentir, ouvrant la voie à une amélioration des facteurs fondamentaux du marché d’ici le début de 2025.

Voir le rapport Industriel