L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a révisé ses prévisions concernant les ventes résidentielles qui seront réalisées par l’entremise des systèmes MLS® des chambres et associations immobilières canadiennes.

Les prévisions indiquent une baisse par rapport aux niveaux records actuels dans la deuxième moitié de 2021 et au début de 2022.

 

Les tendances actuelles et les indicateurs de base du marché immobilier semblent suggérer que l’activité immobilière demeurera forte en 2021, entraînant un nombre record de ventes. Cela dit, on prévoit qu’elle devrait revenir à des niveaux plus normaux au fil du temps. En 2022, le nombre de transactions réalisées dans le système MLS® sera probablement inférieur à celui enregistré en 2021, tout en demeurant supérieur à celui de toutes les autres années.

Depuis plusieurs années, un taux record d’immigration (à l’exception de 2020), de faibles taux d’intérêt et l’entrée progressive de la génération Y dans l’âge mûr ont grandement fait croître la formation de ménages et la demande de logements au Canada. Avant le début de la pandémie, le nombre d’inscriptions à l’échelle nationale était déjà à son plus bas en 14 ans et, juste avant le premier confinement, on enregistrait quatre mois d’inventaire à l’échelle nationale (marché favorable aux propriétaires-vendeurs). L’arrivée de la COVID-19 n’a fait qu’intensifier les tendances déjà présentes.

La pandémie a changé la relation de beaucoup de gens avec leur foyer, puisque c’est là qu’étaient dorénavant concentrées toutes leurs activités quotidiennes. Il en a résulté un désir de posséder son propre chez-soi ou d’avoir une maison ou une cour plus grande. Parallèlement, la proximité du lieu de travail, qui est généralement l’un des facteurs les plus importants dans le choix d’un lieu de vie, a considérablement perdu en importance au cours de la dernière année et probablement à tout jamais. Par conséquent, on constate une forte activité chez les acheteurs d’une première propriété, combinée à une augmentation du nombre des propriétaires actuels qui décident de déménager.

Ajoutez à cela les plus faibles coûts liés aux prêts hypothécaires jamais vus et vous obtenez la formule gagnante pour battre des records ou, à tout le moins, atteindre des sommets historiques d’activités dans le système MLS® partout au pays. En contrepartie, la pandémie était pour certaines personnes une raison de ne pas entreprendre de démarches sur le marché de l’habitation au cours de la dernière année, particulièrement du côté de l’offre. Les inventaires sont au plus bas au Canada, alors que la demande atteint des sommets records presque invraisemblables chaque mois. Cette combinaison de facteurs fait monter les prix partout, ce qui entraîne possiblement une hausse de la demande de la part d’acheteurs qui sentent l’urgence de devancer une transaction pour profiter des prix actuels et des taux hypothécaires dans un creux historique.

Au cours de l’hiver, l’activité économique a été plus forte que prévu. Malgré la baisse des taux d’intérêt hypothécaires tout au long de l’année 2020 et leur niveau encore très bas, des craintes inflationnistes ont surgi au début de l’année 2021. La Banque du Canada signale toutefois qu’elle entend garder les taux d’intérêt bas en 2021 et en 2022. De plus, la vaccination de masse de la population, sur le point de se concrétiser, permettra de rouvrir les secteurs de l’économie ayant le plus souffert de la pandémie et de réaccélérer l’immigration.

On prévoit que 701 000 habitations changeront de propriétaires par l’entremise des systèmes MLS® du Canada en 2021. La demande est forte partout, et l’ACI anticipe une croissance des ventes à deux chiffres dans chaque province. Dans ses prévisions précédentes, l’ACI anticipait également un nombre record de ventes en 2021, mais les activités ont été beaucoup plus fortes que prévu, entraînant une importante révision à la hausse en raison de la croissance remarquable des ventes au cours des derniers mois. À titre de référence, le nouveau record mensuel établi en février 2021 était de plus de 783 000 ventes annuelles corrigées des variations saisonnières.

Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait augmenter de 16,5 % en 2021 pour atteindre un peu plus de 665 000 $. Cette hausse reflète le déséquilibre historique actuel entre l’offre et la demande : au début de 2021, nous en sommes à moins de deux mois d’inventaire à l’échelle nationale. Les conditions sont maintenant favorables aux propriétaires-vendeurs dans pratiquement tous les marchés locaux. Dans la grande majorité des marchés ontariens, on parle de semaines d’inventaire seulement. En ce qui a trait aux données annuelles sur les ventes, l’ACI croit que la prévision sur le prix moyen est plutôt prudente si l’on tient compte des données mensuelles actuelles.

Les ventes mensuelles et trimestrielles devraient commencer à diminuer pour reprendre les niveaux habituels dans la deuxième moitié de 2021 et au début de 2022. L’offre limitée et les prix élevés devraient faire diminuer les activités en 2022 par rapport à 2021, mais l’ébullition des marchés de la revente résultant des bouleversements dans la vie des gens causés par la COVID-19 continuera probablement de stimuler les activités au-delà des niveaux normaux avant la pandémie. En effet, il est possible que de nombreux déménagements associés à l’adoption à plus large échelle du télétravail se concrétisent un peu plus tard, lorsque nous saurons avec davantage de certitude à quoi ressemblera le monde de l’après-pandémie.

En 2022, les ventes résidentielles nationales devraient reculer de 12,6 %, pour atteindre environ 614 000 unités. Cette tendance à la baisse devrait se faire sentir partout au pays alors que les prix élevés et l’insuffisance de l’offre toucheront toutes les régions du Canada, que la demande comprimée s’épuisera et que l’urgence d’acheter une propriété pour avoir un lieu confortable où passer la pandémie s’estompera en même temps que le virus.

Le prix moyen à l’échelle nationale devrait augmenter de seulement 2,1 % en 2022 pour atteindre 679 000 $, alors que le déséquilibre actuel entre la demande et l’offre s’amenuisera.