L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a dévoilé sa plateforme électorale fédérale 2021. Cette dernière présente les priorités de l’Association en matière d’habitation en vue des prochaines élections générales, qui auront lieu le 20 septembre prochain.
« Avec cette plateforme électorale, nous présentons aux différentes formations politiques des propositions qui auront des impacts concrets et significatifs sur l’économie, les régions et les familles. Pour construire et faire prospérer le Canada, nous croyons que le gouvernement doit miser sur l’habitation, et ce, tant pour stimuler l’économie post-pandémie que pour encourager la construction ou la rénovation de logements pour l’ensemble des Canadiennes et Canadiens », déclare le vice-président principal Affaires publiques à l’APCHQ, François Bernier.
L’habitation, secteur clé de la relance économique
En 2019, les activités de construction, de rénovation, de réparation et d’entretien présentes partout au Canada ont totalisé plus de 140 G$, soit 7 % du Produit intérieur brut (PIB) du Canada, et représentaient 1,3 million d’emplois partout au pays en 2019. Pour le Québec, le secteur représentait, en 2019, des investissements de 30,6 milliards $, dont 14,8 milliards $ pour la rénovation, 10,9 milliards $ pour la construction neuve et 4,9 milliards $ pour l’entretien et la réparation. Rappelons que malgré la pandémie, le secteur de l’habitation demeure l’un des piliers de l’économie canadienne. L’APCHQ considère ainsi à juste titre que son importance doit en faire un élément essentiel de la relance économique pour les prochaines années.
Modifier les mesures d’aide à la propriété
Le Québec est toujours la dernière province en matière d’accès à la propriété, avec seulement 61,3 % de ménages propriétaires, alors que la moyenne canadienne est à 67,8 %. Acquérir une propriété est pourtant une source d’enrichissement pour les ménages. En effet, selon les données les plus récentes de Statistique Canada, l’ensemble des ménages propriétaires québécois détient un avoir net médian de 512 500 $, comparativement à 22 400 $ pour les ménages locataires.
Dans sa plateforme, l’Association suggère diverses mesures pour améliorer l’accès à la propriété, particulièrement la modernisation du régime d’accès à la propriété (RAP) en ajustant notamment les montants admissibles, la diversification de son utilisation en y ajoutant la rénovation ou encore en favorisant son utilisation intergénérationnelle. L’APCHQ propose également la possibilité d’utiliser le RAP une seconde fois dans le cas où les ménages font le choix d’habiter des milieux urbains plus densifiés dans un contexte où ce type d’habitation devient de moins en moins abordable et qu’il faut éviter l’étalement urbain.
L’APCHQ croit également que le gouvernement du Canada a un rôle à jouer pour encourager l’accès à la propriété.
« Le gouvernement canadien pourrait aussi décider de bonifier son crédit d’impôt pour l’achat d’une première propriété, instauré en 2009, d’une somme de 750 $. Avec l’augmentation des prix en habitation, ce crédit ne représente plus aujourd’hui que 0,2 % du prix moyen d’une habitation neuve au Québec. Pour un impact plus significatif, il pourrait être établi à 750 $ minimum, ou à 0,5 % du prix de vente, pour ainsi apporter un allègement intéressant au prix d’acquisition, peu importe la localisation », mentionne François Bernier.
Finalement, l’APCHQ considère que le gouvernement du Canada devrait favoriser l’allongement de la période maximale pour les emprunts hypothécaires.
Dans la dernière décennie, le nombre d’années pour amortir un prêt a presque été coupé de moitié, passant de 40 ans en 2008 à 25 ans en 2012 dans le cas d’une hypothèque assurée. Avec l’augmentation du prix des propriétés, ces mesures n’ont fait qu’accentuer la barrière à l’accès pour de nombreux jeunes ménages canadiens.
« Un prochain gouvernement devrait étudier sérieusement la possibilité d’augmenter, avec le moins de contraintes possible, la période maximale d’amortissement des prêts hypothécaires assurés à 30 ans, voire 35 ans », souligne François Bernier.
Encourager les rénovations écoénergétiques pour les propriétaires-occupants et le parc de logements locatifs
Dans sa plateforme, l’APCHQ souligne l’importance de bonifier les programmes d’aide pour encourager la rénovation écoénergétique, particulièrement pour les immeubles locatifs. Elle rappelle ainsi que les travaux de rénovation écoresponsables apportent des bénéfices importants aux locataires et à l’ensemble de la société canadienne : amélioration du confort, diminution des coûts énergétiques et réduction des émissions de GES.
François Bernier souligne « qu’au Canada, le bâtiment représente 13 % des émissions totales de GES. Les travaux de rénovation écoresponsables peuvent donc avoir un impact important dans l’atteinte des objectifs du gouvernement en matière d’émission de GES. Nous croyons d’autant plus que l’atteinte des objectifs en matière de réduction des émissions de GES ne pourra se réaliser sans la contribution du secteur résidentiel ». Il ajoute que concrètement, avec un peu plus d’un million de logements, un parc vieillissant et considérant que les immeubles construits avant 1984 sont beaucoup plus énergivores, il y a un potentiel énorme en rénovation de logements locatifs afin d’en améliorer l’efficacité énergétique ».
L’Association soutient aussi qu’il est important, tant du point de vue de la qualité que de la lutte au travail au noir, que les programmes d’aide aux rénovations écoénergétiques soient livrés par des professionnels licenciés et viennent ainsi avantager ces professionnels, et non des fournisseurs non reconnus.
« En donnant un retour fiscal pour encourager les ménages à rénover de manière écoresponsable, le gouvernement du Canada mettrait en place une politique publique qui a des effets multiples : stimuler l’économie de toutes les régions du Canada, lutter contre les changements climatiques, donner plus d’argent dans les poches des familles grâce à des économies sur la facture d’énergie et lutter efficacement contre le travail au noir », indique M. Bernier.
Dans sa plateforme électorale, l’APCHQ propose par ailleurs des mesures pour soutenir et accompagner les entrepreneurs ainsi que pour investir dans l’innovation du secteur de la construction.
Pour consulter la plateforme électorale 2021 de l’APCHQ.