Si la  bataille  contre  la  COVID-19  n’est  pas  gagnée,  le déploiement du vaccin et la nouvelle dynamique dans le secteur de l’immobilier laissent entrevoir la victoire.
En effet, le rapport Perspectives sur le marché de l’immobilier 2021 de CBRE prévoit une forte activité ininterrompue dans certains segments du secteur et une stabilisation dans d’autres. Les segments les plus durement touchés par la pandémie, soit les bureaux et le commerce de détail, trouveront leur assise, alors que les segments industriel et multirésidentiel bénéficient sans conteste de la réaffectation des capitaux dans des types de biens immobiliers au caractère stable et défensif. Le segment industriel, notamment, s’est démarquégrâce à des indicateurs jusqu’à présent inégalés.

« Au-delà des défis actuels, l’immobilier commercial au Canada offre bien des raisons d’être optimistes. Nous sommes en meilleure position que plusieurs de nos concurrents mondiaux pour capitaliser sur ce qui s’en vient », affirme Paul Morassutti, vice-chairman de CBRE Canada. « La stabilité économique et politique et la réglementation éclairée en matière d’immigration au Canada sont porteuses de croissance. On s’attend donc àun véritable bond de l’économie d’ici la fin de l’année. »

Voici comment CBRE perçoit l’évolution de l’immobilier commercial au Canada en 2021 et au-delà.

Bureaux

Il faudra patienter jusqu’au deuxième trimestre de l’année pour entrevoir une stabilisation dans le segment des bureaux. Les activités locatives devraient reprendre tandis que les entreprises formaliseront leurs stratégies visant un retour permanent au bureau. En ce moment, la question la plus pressante sur le marché est de connaître les répercussions à long terme du travail à domicile. Bien que ce dernier fera partie intégrante de la solution, on ne peut sous-estimer la valeur de la socialisation, du travail d’équipe, de la collaboration spontanéeet des échanges commerciaux en personne.

« On peut maintenant affirmer que le travail à distance est là pour de bon », ajoute M. Morassutti.

« Tous les sondages auprès des locataires le démontrent. Mais les bureaux garderont leur place. L’avenir n’est pas binaire, ce ne sera pas l’une ou l’autre des options, ce sera la fusion des deux. Tout est question de polyvalence quand on pense à l’avenir. » Cela étant dit, il ne faut pas minimiser, dans une certaine mesure, les impacts négatifs potentiels du travail à domicile actuel.

Si l’incertitude qui plane sur les bureaux a tempéré l’afflux de capitaux dans le segment, les investisseurs ne sont pas tout à fait en marge du marché. En effet, plusieurs transactions de bureaux ont eu lieu au cours des douze derniers mois à un prix assez élevé, dans la plupart des cas, pour en surprendre plus d’un.

Industriel

L’année 2021 commence en force dans le segment industriel et de la logistique, qui jouit des meilleurs indicateurs de base et du plus grand intérêt des investisseurs. CBRE prévoit l’absorption d’une superficie industrielle supplémentaire de 40 millions de pi² à l’échelle du pays cette année en raison de la croissance ducommerce électronique. « Le segment industriel a surpassé tous les autres en 2020 », ajoute M. Morassutti. « Mais la question qu’on se pose, c’est si la croissance peut tenir ce rythme. » Tout ce qui touche à la logistique et à l’entreposage dispose d’une bonne marge de manœuvre. Mais une grande partie de l’inventaire industriel est aménagé pour la fabrication, dans des installations de petite envergure ou à locataires multiples, ce qui n’estpas du tout dans la mire du commerce électronique.

« Certaines installations industrielles profiteront moins de la hausse locative », précise M. Morassutti.

« L’une des tendances qu’on surveille, c’est si le marché commence à distinguer davantage les installations de logistique des autres types d’installations. À l’heure actuelle, les capitaux et la demande sont tellement abondants que la vague soulève tout sur son passage et pas seulement au Canada, mais partout dans lemonde. »

Commerce de détail

En 2021, l’empreinte du segment de détail est destinée à s’effacer un peu plus au Canada, mais ce qui en restera promet d’être plus intéressant, pratique et expérientiel. Le segment du détail est grandement divisé, alors que les centres commerciaux fermés des petites villes supportent une part disproportionnée du fardeau.

On prévoit que les centres commerciaux régionaux de premier rang rebondiront rapidement et continueront de susciter l’intérêt des locataires, même chez les détaillants dont l’empreinte rapetisse.

« L’avenir promet d’être difficile pour les centres commerciaux des marchés de moyenne envergure au Canada », prévient M. Morassutti. « Mais les défis des uns apparaissent comme une occasion pour d’autres. »

Multirésidentiel

Le segment multirésidentiel a mieux résisté à la pandémie que la plupart des autres types de biens immobiliers. Les solides perspectives à long terme des propriétés du segment ont suscité un grand intérêt de la part des investisseurs, ce qui a porté les investissements à un volume supérieur à celui de 2019. Et grâce à une reprise rapide de l’emploi et de l’immigration, le segment devrait enrayer la plupart des répercussions de la crise d’ici la fin de l’année 2021.

Les indicateurs de base qui soutenaient le dynamisme du segment multirésidentiel avant les confinements, c’est-à-dire la croissance démographique élevée, l’insuffisance des nouveaux inventaires et la hausse du coût des propriétés, resteront bien ancrés pour l’année 2021. Ces dynamiques sont même appelées à s’accélérercette année avec la progression soutenue du prix des habitations et l’annonce récente de la hausse des cibles d’immigration pour 2023 par le gouvernement fédéral. « Le coût d’accès à la propriété dans des marchés comme Toronto et Vancouver ne va pas en s’améliorant, ce qui risque d’ailleurs de ne jamais arriver », conclutM. Morassutti.

Étant donné que le taux d’emprunt avoisine des creux historiques, CBRE prévoit que le volume d’investissementcontinuera de monter dans le segment multirésidentiel pour atteindre 11,8 G$ à l’échelle nationale en 2021.

Risques climatiques

Puisque l’ensemble des regroupements institutionnels en immobilier accordent une importance croissante aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), CBRE prévoit que la souscription sur les risques climatiques aura un impact grandissant sur les prix et les flux de capitaux.

Cliquez ici pour accéder aux Perspectives sur le marché de l’immobilier au Canada en 2021.