Montréal, le 31 août 2023 – Un article publié dans PNAS Nexus démontre l’importance de diversifier les types de bois utilisés dans la construction pour augmenter la résilience des forêts.

Grâce à la sélection et à l’utilisation des produits du bois, les intervenants de l’industrie de la construction sont des agents de changement clés dans les écosystèmes forestiers. Structure, enceinte, isolation: le bois remplit de nombreuses fonctions dans la construction des bâtiments. Dans les efforts mondiaux pour décarboner l’industrie, le bois joue un rôle crucial, étant l’un des seuls matériaux à emmagasiner du carbone. Conséquemment, la demande ne cesse de croître.

« Or, cette demande de bois a augmenté la pression sur les forestiers pour qu’ils ne plantent que quelques espèces qui maximisent les rendements, ce qui a entraîné l’homogénéisation des écosystèmes forestiers. Pourtant, la diversité taxonomique, fonctionnelle et structurelle est essentielle à la résilience des forêts dans un climat changeant », affirme les signataires d’une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences Nexus (PNAS Nexus).

Le professeur du Département des sciences biologiques Christian Messier figure parmi les auteurs de cet article. «Il s’agit d’une rare étude qui lie écologie forestière et construction des bâtiments, et qui démontre que l’industrie de la construction pourrait diversifier les types de bois qu’elle utilise afin d’encourager une diversification des forêts», observe le chercheur qui, devant les feux de forêt, réclamait en juin dernier un plan Marshall axé sur la diversité pour la forêt québécoise.

En se concentrant sur la forêt tempérée du sud-est du Canada, les auteurs ont classé les espèces d’arbres en fonction de leurs traits écologiques et propriétés physico-chimiques dans diverses applications de construction. Ils ont constaté que de nombreuses essences de résineux actuellement utilisées dans la construction ne sont pas bien adaptées aux changements climatiques et aux autres perturbations biotiques, tandis que d’autres résineux comme le mélèze laricin et les essences de feuillus comme l’érable rouge, le chêne et l’orme pourraient aider à rendre les forêts de la région plus résilientes.