Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a dévoilé son Livre blanc sur l’immigration : Portrait et solutions, alors que le contexte de la pénurie de main-d’œuvre affecte tous les secteurs de l’économie et a des impacts importants sur la qualité, le prix et la disponibilité de nombreux biens et services.

Devant le constat accablant que la population québécoise vieillit alors que l’on connaît une croissance économique vigoureuse, l’immigration économique doit faire partie de la solution selon le CPQ.

Sur la base des chiffres d’Emploi Québec, le CPQ en vient à la conclusion qu’il faut en priorité augmenter les seuils d’immigration permanente à au moins 80 000 personnes par année pour les quatre prochaines années. Le Livre blanc du CPQ présente également 18 recommandations visant à faciliter l’intégration des immigrants, notamment en régions, et à raccourcir les délais administratifs pour l’obtention de leur permis de travail et de leur résidence permanente.

 « Alors que le sujet fait débat, il est important qu’on puisse se poser les vraies questions en matière d’immigration économique au Québec. Nous faisons face à une pénurie de main-d’œuvre sans précédent, mais nous ne nous donnons pas toutes les chances de la surmonter. Les employeurs en sont affectés, les citoyens aussi. Il nous apparaît évident qu’il faut augmenter les seuils d’immigration pour garantir le futur du Québec parce que nos besoins en éducation, en santé et dans tout autre domaine n’iront qu’en grandissant », explique Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Depuis 2016, le nombre de personnes immigrantes qui arrivent au Québec de façon permanente est en constante diminution, alors que le nombre d’emplois vacants atteint des sommets. Il s’agit d’un frein pour l’économie. Elle se manifeste autant par des obstacles à l’investissement, des contrats refusés, l’externalisation des embauches, voire le déménagement des activités hors de la province.

« Les employeurs ont de peine et de misère à recruter ici tellement tout le monde disponible à travailler est déjà en emploi. Le statu quo ne peut plus fonctionner. Les gouvernements sont pleinement conscients de la gravité de la situation, mais se renvoient la balle continuellement. Ce qu’il nous faut, ce sont des changements à court terme pour que l’immigration économique réponde aux besoins de nos entreprises dans toutes les régions du Québec », ajoute M. Blackburn.

 

Parmi les 18 recommandations émises par le CPQ :

  • Améliorer le mécanisme de reconnaissance des acquis et des compétences des travailleurs étrangers, notamment en tenant compte des formations non diplômantes acquises par ces derniers en entreprise.
  • Accorder une priorité aux personnes immigrantes adultes connaissant déjà le français.
  • Augmenter le nombre et faciliter la venue d’étudiants internationaux pour des études et stages dans nos institutions d’enseignement de niveaux collégial et universitaire.
  • Développer rapidement le programme « employeurs de confiance » afin d’alléger le fardeau administratif des employeurs qui ont fréquemment recours au Programme des travailleurs étrangers temporaires
  • Évaluer la possibilité pour les travailleurs étrangers temporaires de détenir un permis de travail « multi-employeur » afin de partager les coûts de recrutement entre plusieurs employeurs.

 

Le Livre blanc est disponible sur le site Web du CPQ.