Les bailleurs travaillent de pair avec les locataires afin de combler des lacunes du secteur de la santé et de l’industrie pharmaceutique.

En pleine renaissance, le secteur des sciences de la vie de Montréal bourdonne de locataires potentiels en quête de plusieurs millions de pieds carrés d’espace de laboratoire pour leurs activités de recherche, de développement, d’analyse et de production.

Le Québec s’avère l’un des plus importants pôles des sciences de la vie et des technologies de la santé en Amérique du Nord, ainsi que le terreau fertile de plus de 1 000 entreprises dans le secteur. Plus de

40 000 étudiants en sciences de la vie et en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) fréquentent les établissements d’enseignement supérieur de la province. Qui plus est, les coûts d’exploitation d’une entreprise à Montréal sont parmi les plus abordables à l’échelle du continent. Tous des facteurs prometteurs pour un secteur dont l’empreinte immobilière des installations de recherche et développement s’est grandement effacée au fil des ans.

« À une certaine époque, la recherche et le développement en sciences de la vie étaient solidement ancrés à Montréal, jusqu’à ce que la maison mère de grandes entreprises pharmaceutiques décident de les externaliser à moindres coûts, ne laissant ici que les services des ventes, de l’administration et du marketing », explique Jeremy Kenemy, chef de l’équipe de CBRE attitrée aux sciences de la vie à Montréal. « Mais Montréal revient en tête alors que le gouvernement et les entreprises cherchent à accroître la capacité de production, l’expertise et l’innovation ici même au Canada. »

À cet effet, Alexandria Real Estate Equities, un acteur important sur la scène pharmaceutique aux États- Unis, procède actuellement à la conversion d’installations désuètes de la Cité de la Biotech à Laval en laboratoires ultramodernes. L’entreprise locale HarveyCorp. poursuit dans la même veine en acquérant des immeubles de bureaux polyvalents pour les convertir en laboratoires.

« Récemment, notre équipe a participé à des transactions portant sur des centaines de milliers de pieds carrés destinés aux sciences de la vie. On remarque qu’un nombre grandissant de propriétaires avant- gardistes convertissent leurs immeubles pour accommoder les utilisateurs de laboratoires », poursuit M. Kenemy. « Au cours des trois dernières années, des dizaines de propriétaires et de promoteurs de haut calibre nous ont approchés pour mieux comprendre les exigences en matière d’aménagement ou de conversion d’espace en laboratoires. »

Si l’aménagement d’installations vouées aux sciences de la vie comporte des risques – un roulement de locataires et des coûts initiaux plus élevés compte tenu de leur complexité – les avantages à long terme sont considérables pour les bailleurs qui pavent la voie de l’avenir.

« La fortune sourit aux audacieux – c’est ainsi que les premiers à investir dans ces installations bénéficient éventuellement d’une fidélisation des locataires du secteur », avance M. Kenemy. « Un bailleur qui aménage judicieusement ses locaux pour soutenir la demande croissante des soins de santé en raison du vieillissement de la population verra les locataires robustes des sciences de la vie les accompagner dans cette croissance. »

La Cité de la Biotech à Laval est l’un des principaux piliers de la renaissance des sciences de la vie à Montréal. Les entreprises biopharmaceutiques et les instituts de recherche de renommée mondiale qu’elle héberge fourmillent de plus de 5 000 employés sur une superficie de 13 millions de pieds carrés.

C’est là que Biodextris convertit actuellement à coup de plusieurs millions de dollars un immeuble de bureaux certifié LEED Or en laboratoires de 26 000 pieds carrés. IniXium a récemment déménagé en face dans une ancienne grange transformée en laboratoire de 7 000 pieds carrés, maintenant équipé de systèmes électromécaniques de pointe visant à soutenir des équipements hautement spécialisés comme des hottes de laboratoire.

« Ces conversions récentes ne servent qu’à illustrer la période de transformation qui pointe à l’horizon du secteur des sciences de la vie à Montréal », conclut M. Kenemy. « Les bailleurs et les investisseurs commencent à réaliser tout le potentiel qu’offrent les sciences de la vie et cette chance unique d’appuyer la santé des Canadiens. C’est bon de voir Montréal reprendre sa position dominante dans la sphère des sciences de la vie. »