La sixième édition de L’état du centre-ville indique que les commerçants profitent du retour en force des touristes d’agrément et d’affaires, des étudiants et d’une clientèle locale en quête de divertissement. Néanmoins, face au taux préoccupant d’inoccupation des immeubles de bureaux, le milieu des affaires devra redoubler d’ardeur pour rehausser la compétitivité et la vitalité du cœur économique, culturel et académique du Québec.

Réalisé dans le cadre des travaux de l’Alliance pour le centre-ville, ce nouveau rapport produit par Montréal centre-ville et l’Institut de développement urbain du Québec (IDU) présente une mise à jour des données au premier trimestre 2023 sur le niveau d’activité dans six catégories d’indicateurs soit les bureaux, les commerces, l’habitation, l’enseignement supérieur, le tourisme et l’achalandage. Les données mettent en évidence les transformations socioéconomiques suivantes :

  1. L’attrait grandissant pour le travail hybride coïncide avec une hausse de l’espace vacant dans les immeubles de bureaux, lequel s’élève à 17,5 % de la superficie comparativement à 16,3 % au dernier trimestre de 2021. Le mercredi, jour de plus forte affluence, à peine 61 % des travailleurs et travailleuses du centre-ville sont présents au bureau. Bien que l’absence élevée dans les immeubles de bureaux continue de se faire sentir, la proportion d’entreprises sondées qui souhaitent rester dans le quartier des affaires grimpe à 87 %. Le milieu des affaires et les commerçants perçoivent l’entrée en service prochaine du REM comme un facteur clé pouvant stimuler le retour des travailleurs et des travailleuses au centre-ville.
  2. L’impact du télétravail est en partie compensé par l’attrait du centre-ville auprès des touristes d’affaires et d’agrément, des étudiants internationaux et des Québécois en quête de divertissement. En effet, la forte croissance de l’achalandage piéton observé sur les artères du centre-ville se confirme particulièrement les soirs et les fins de semaine alors que l’industrie hôtelière affiche des taux d’occupation aussi élevés qu’avant la pandémie. De plus, le Palais des congrès a connu une année financière record grâce à un retour en force du tourisme d’affaires au centre-ville.
  3. Alors que le centre-ville de Montréal connaît la plus forte croissance démographique des centres-villes canadiens, l’étude relève un ralentissement significatif (-63 %) des mises en chantier résidentielles en 2022. Cette baisse a eu pour effet de faire passer la part de l’arrondissement de Ville-Marie dans la répartition des mises en chantier dans la RMR de 19% à 9% entre 2021 et 2022.
  4. Cette nouvelle édition de L’état du centre-ville révèle une cohabitation sociale plus difficile dans les transports en commun dont les causes peuvent être multiples, allant de la détresse économique aux troubles de santé mentale. Néanmoins, l’évolution des entrées dans les stations de métro démontre un regain pour ce mode de transport dans la dernière année malgré un recul de 36 % en janvier 2023 par rapport à avril 2019. Tout au long de l’année 2022, c’est le trafic de fin de semaine dans les stations de métro du centre-ville qui a été le plus près de son niveau de 2019, une donnée qui concorde avec celles de l’achalandage piétonnier.

« Les investissements réalisés pour préserver les actifs stratégiques du centre-ville de Montréal sont payants. Notre centre-ville préserve son statut de plus grand quartier d’affaires francophone des Amériques, de porte d’entrée du tourisme au Québec, de capitale culturelle et étudiante de classe mondiale, tout en offrant un environnement attrayant pour y vivre et y travailler.  Les résultats du premier trimestre 2023 démontrent toutefois qu’il faut poursuivre la collaboration entre les secteurs privés et publics et concentrer nos efforts autour des initiatives touchant l’expérience des usagers et la mobilité », affirme Glenn Castanheira, directeur général de Montréal centre-ville.

« Il y a des évolutions positives autour de l’attractivité du centre-ville comme destination d’agrément et de tourisme d’affaires, mais il y a des préoccupations sérieuses. Les jours de plus forte affluence au centre-ville, moins des deux tiers des travailleurs sont présents. Ce niveau de popularité du télétravail est problématique surtout quand on le combine à une chute du nombre de mises en chantier résidentielles, car s’il y a moins de travailleurs au centre-ville, la vitalité du quartier va reposer davantage sur sa population résidente. Les données de ce nouveau rapport doivent aider les gouvernements et les milieux d’affaires à orienter les stratégies pour une occupation dynamique du centre-ville », analyse Jean-Marc Fournier, président-directeur général de l’Institut de développement urbain (IDU).

Téléchargez la 6e édition de l’état du centre-ville disponible ici.


L’attrait grandissant pour le travail hybride coïncide avec une hausse de l’espace vacant dans les immeubles de bureaux, lequel s’élève à 17,5 %.
En effet, la forte croissance de l’achalandage piéton observé sur les artères du centre-ville se confirme particulièrement les soirs et les fins de semaine.
Tout au long de l’année 2022, c’est le trafic de fin de semaine dans les stations de métro du centre-ville qui a été le plus près de son niveau de 2019, une donnée qui concorde avec celles de l’achalandage piétonnier.