Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) était de passage dans la Capitale-Nationale pour assister à la présentation du budget du ministre des Finances, Eric Girard. Il accueille favorablement les changements qui seront apportés au Régime de rentes du Québec, la bonification des sommes pour le Plan québécois des infrastructures (PQI) et les ajouts d’investissements au Plan pour une économie verte. Des aides à certains secteurs d’activités et la bonification du congé fiscal pour grands projets sont d’autres bonnes nouvelles pour les employeurs.

Toutefois, le CPQ reste sur son appétit quant aux réponses apportées à l’élargissement du bassin de travailleurs. En effet, la pénurie de main-d’œuvre représente un frein à la croissance économique du Québec alors qu’il y a plus de postes vacants que de chômeurs. Bien qu’il y ait des sommes prévues pour la régionalisation de l’immigration, l’accélération du traitement des dossiers des travailleurs étrangers et un soutien accru à la francisation, c’est encore peu pour donner de l’air aux entreprises. Des mesures supplémentaires pour favoriser le retour et le maintien des travailleurs expérimentés auraient aussi été appréciées.

« Il y a quelques mesures intéressantes dans le budget, mais c’est encore trop peu pour pallier efficacement la pénurie de main-d’œuvre vécue par nos entreprises. Celle-ci aggrave plusieurs autres problématiques dans notre société comme l’insuffisance en logements, la pénurie de places en garderies, les pressions inflationnistes, etc. Il y a urgence d’agir », déclare M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Le CPQ salue une mesure phare pour rattraper en partie à l’écart de richesse avec l’Ontario.

« Le congé fiscal actualisé pour grands projets est un exemple de mesures qui servira aux entreprises. Cet incitatif est d’autant bien ciblé, car il répond à notre souci d’augmenter l’investissement privé et d’améliorer la compétitivité des entreprises notamment vis-à-vis l’Ontario. Il permettra en même temps d’accroître l’attractivité économique des régions », ajoute MmeNorma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef du CPQ.

Parmi les autres mesures appréciées par le CPQ :
  • La mise en valeur des terrains industriels pour la filière batterie ;
  • L’intention d’adopter un règlement pour les délais de paiement et les règlements de différends dans le milieu de la construction ;
  • L’accent mis sur la numérisation et la capacité d’exportation des entreprises, notamment avec des investissements dédiés à l’expansion du port de Montréal au terminal de Contrecœur ;
  • La poursuite de programmes pour valoriser le secteur touristique et des sommes pour l’industrie forestière ;
  • L’injection de sommes additionnelles pour rehausser la littératie au primaire et au secondaire et pour moderniser la formation professionnelle ;
  • Certaines des mesures pour faciliter la francisation et la reconnaissance des compétences des immigrants ;
  • Des investissements dans le transport collectif, quoique cela ne subvient pas totalement aux besoins des sociétés de transport.
La fiscalité et l’énergie à garder à l’œil

Quant aux baisses d’impôt confirmées pour les particuliers, le CPQ réitère qu’il questionne le véhicule pour les financer à la lumière, notamment, du défi démographique du Québec et des besoins de lutte aux changements climatiques. Par contre, le CPQ apprécie que le gouvernement soit en voie de maintenir son objectif de réduction progressive de la dette et qu’il prévoie toujours atteindre l’équilibre budgétaire en 2027-2028.

Devant les défis de ralentissement économique, il faut mettre les bouchées doubles pour créer un environnement d’affaires propice à la création de richesse, entre autres, par une réglementation plus efficace et un plus grand soutien à la productivité. Par exemple, le CPQ aurait aimé voir la reconduction bonifiée du crédit d’impôt à l’investissement et à l’innovation (C3i).

Un autre élément pour lequel le gouvernement devra avoir la plus grande précaution est la croissance des demandes en énergie. Plusieurs entreprises veulent une prévisibilité quant à la capacité du Québec de répondre à leurs besoins énergétiques. Le CPQ comprend que ces questions seront vues dans les consultations à venir du ministre Pierre Fitzgibbon.