Par Jean-Guy Desjardins, Président exécutif du Conseil et codirecteur, Répartition globale de l’actif et Candice Bangsund, CFA, Vice-présidente et codirectrice, Répartition globale de l’actif

Les investisseurs ont regagné confiance en juillet. Ils s’attendent à ce que le ralentissement de l’économie mondiale contraigne les banques centrales à changer leur fusil d’épaule en réduisant le rythme de relèvement des taux destiné à juguler l’inflation, qui atteint des sommets de plusieurs décennies. Dans ce contexte, les marchés boursiers et obligataires ont rebondi. Par ailleurs, les investisseurs se sont réjouis des résultats moins pires que prévus des entreprises américaines, ce qui a apaisé les craintes de récession et réconforté les marchés boursiers le mois dernier.

Les marchés boursiers mondiaux ont bénéficié de la tendance baissière des taux de rendement obligataires pendant le mois. L’indice MSCI Monde tous pays a gagné 6,9 %. Les marchés développés (+7,9 %) ont dominé leurs homologues émergents (-0,7 %). En ce qui concerne les pays, l’indice S&P 500 a bondi de 9,1 %, comparativement à un gain de 4,4 % pour l’indice S&P/TSX, soit un rendement inférieur à ses pairs mondiaux en raison du repli du prix des matières premières. À l’étranger, les actions des marchés développés internationaux ont progressé de 4,9 % et les indices boursiers des marchés émergents ont terminé en territoire négatif du fait de la chute marquée des actions chinoises.

Les marchés obligataires ont aussi gagné de la valeur. Le ralentissement de l’activité économique a poussé les négociateurs à revoir à la baisse leurs prévisions d’un resserrement audacieux de la politique monétaire par les banques centrales. Sur la courbe des taux de rendement, le segment de 2 à 10 ans, qui est suivi de près par les investisseurs, s’est inversée, mettant ainsi en évidence les craintes de plus en plus fortes qu’une récession est à l’horizon. Le taux de rendement du bon du Trésor américain à 10 ans a perdu 36 p.c., à 2,65 % (son plus bas en trois mois), alors que son homologue à 2 ans a reculé de 7 p.c., à 2,88 %. La tendance est similaire au Canada, où les taux des obligations gouvernementales à 10 et 2 ans ont respectivement diminué de 61 et 13 p.c., à 2,61 % et 2,96 %. Pour le mois de juillet, l’indice agrégé des obligations américaines Barclays a affiché un gain de 2,4 %, par rapport à une progression de 3,9 % pour l’indice obligataire universel FTSE Canada.

Le dollar américain a gagné de la valeur, l’indice DXY atteignant un sommet de 20 ans. Cette appréciation était tout particulièrement apparente face à l’euro, qui a été désavantagé par la faiblesse de l’économie européenne, l’écart défavorable des taux d’intérêt, du fait du resserrement monétaire plus audacieux de la Réserve fédérale américaine par rapport à la Banque centrale européenne, ainsi que de la crise énergétique qui sévit en Europe.

Sur les marchés des matières premières, le prix du pétrole s’est encore révélé volatil. En effet, les craintes de plus en plus vives d’un ralentissement de l’économie et de la croissance ont porté ombrage au resserrement de l’offre sur le marché, qui est notamment attribuable aux perturbations causées par la Russie. L’or a aussi reculé. Le fort taux d’inflation et la baisse potentielle de la croissance sont habituellement favorables au lingot, mais ce ne fut pas suffisant pour compenser la vigueur continue du billet vert. Le prix du cuivre a été tiré vers le bas. La menace d’une récession mondiale a assombri les perspectives de la demande pour ce métal considéré comme une référence en raison de son utilisation dans un vaste éventail de produits.