L’investissement dans l’immobilier commercial au Canada est en voie d’atteindre un volume sans précédent pour la troisième année consécutive. C’est que les acteurs institutionnels, qui dominent la demande, concluent des transactions d’envergure. À preuve : neuf transactions de plus de 100 millions $ ont ponctué le troisième trimestre à lui seul. Selon le rapport Statistiques trimestrielles au T3 de CBRE Canada, les échanges de propriétés commerciales au pays ont atteint 38,6 milliards $ à ce jour, un volume qui surpasse presque les investissements totaux en 2017, alors de 43 milliards $.
L’activité d’investissement record est stimulée par la demande pour des propriétés commerciales à Toronto, où un volume de 14,5 milliards $ a été investi depuis le début de l’année. C’est presque autant que le volume total pour 2017, qui s’élevait à 15,7 milliards $. De plus, Montréal voit un regain d’intérêt de la part des investisseurs. L’Île a reçu des investissements de plus d’un milliard $ par trimestre pendant neuf trimestres consécutifs, ce qui représente 4,5 milliards $ pour l’immobilier commercial cette année seulement. Par ailleurs, ce secteur continue de gagner du terrain en Alberta, dans le segment industriel en particulier. En effet, au T3, Calgary (3,8 milliards $) et Edmonton (3,3 milliards $) ont toutes deux surpassé leur volume d’investissement respectif pour toute l’année 2017.
« L’immobilier commercial continue de faire preuve d’une certaine vigueur et de persévérance. Tout porte à croire que l’année se terminera en force dans le secteur », avance Peter Senst, président de CBRE Marchés des capitaux au Canada. « L’investissement dans l’immobilier commercial au Canada atteindra un volume sans précédent pour la troisième année consécutive. Ce n’est un secret pour personne : le pays jouit d’une population qui croît rapidement et d’une économie diversifiée. La sécurité des revenus issus de l’immobilier, comparativement à d’autres types d’actifs, apparaît comme une valeur sûre. »
La croissance des investissements la plus importante fut dans le segment industriel, qui à ce jour a enregistré un volume de 10,1 milliards $ à l’échelle du pays, supplantant les 7,4 milliards $ placés sur l’ensemble de 2017. L’acquisition de PIRET par Blackstone en janvier a donné un souffle nouveau aux marchés d’Halifax, Calgary et Edmonton. En effet, Calgary a déjà doublé les investissements reçus dans le segment industriel en 2017 alors qu’Edmonton les a triplés. À Halifax, on parle d’un quasi décuple des investissements, qui sont passés de 26 millions $ en 2017 à 215 millions $ aujourd’hui.
Le segment multirésidentiel, qui comprend les immeubles d’habitation, s’est également avéré l’un des principaux moteurs de l’investissement dans l’immobilier commercial au cours du troisième trimestre de 2018. À l’échelle du pays, un volume de 5,5 milliards $ a été injecté dans le segment à ce jour, soit près des 6,3 milliards $ engagés sur l’ensemble de l’année 2017.
Si les actifs industriels et multirésidentiels sont les plus en vue du secteur de l’immobilier commercial, le manque de produits et de terrains pourrait entraver les investissements à venir. Un écart reste à combler entre le nombre limité des transactions possibles et le nombre élevé d’investisseurs intéressés à les conclure, ce qui ne fait qu’attiser l’attrait du pays comme havre de choix pour les investissements dans le secteur.
« Les investisseurs sont attirés par les segments industriel et multirésidentiel en raison de la stabilité et de la valeur à long terme qu’ils procurent », conclut M. Senst. « Les actifs multifamiliaux fournissent des rendements constants en contexte de croissance de la population et des loyers dans les principaux marchés canadiens. Les indicateurs de base des actifs industriels sont, quant à eux, solides comme du roc et nourris par la croissance des entreprises liées au commerce électronique, qui se spécialisent notamment dans l’entreposage, la distribution et la logistique. »