Un budget 2022-2023 axé sur la productivité et l’innovation

Les employeurs attendent toujours des mesures concrètes et immédiates pour faire face à la pénurie de la main-d’œuvre

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) était de passage dans la Capitale-Nationale pour le dévoilement du budget 2022-2023. Pour le CPQ, le ministre Girard propose un budget qui tente de répondre aux défis posés par l’inflation et le contexte économique incertain. Ce budget propose des investissements souhaités pour augmenter la productivité, favoriser l’innovation et la croissance économique. Il omet toutefois de répondre à court terme au défi imposant de la pénurie de la main-d’œuvre.

« On voit d’un bon œil les mesures pour augmenter la productivité, stimuler l’investissement en nouvelles technologies et l’innovation. Par contre, nos entreprises et notre économie sont aux prises avec un défi d’envergure de pénurie de la main-d’œuvre, on ne peut que constater le manque de mesures pour leur venir en aide. Il en est de même pour les efforts nécessaires dans le cadre de la transition verte », a déclaré M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Innovation

Le CPQ attendra le dévoilement de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (SQRI) pour voir ce qu’elle réservera pour aux entreprises pour renforcer leur compétitivité et les soutenir dans leurs efforts d’innovation. Les investissements prévus à ce chapitre de 1,3 G$ constituent, sans contredit, la pièce maitresse des mesures en faveur du rehaussement de la productivité de l’économie québécoise.  Le CPQ note également les mesures pour le secteur des sciences de la vie et les minéraux critiques.

Le CPQ apprécie par ailleurs la prolongation d’un an de la bonification temporaire des taux du C3i pour favoriser les investissements en équipement, en machinerie et en technologies dont le numérique. L’automatisation et la robotisation des processus sont essentielles pour augmenter notre productivité, notamment dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre.

 

Capital humain

En matière de capital humain, le CPQ salue les investissements en éducation et en enseignement supérieur. Il apprécie aussi les mesures visant à renforcer l’intégration en emploi des personnes immigrantes, notamment par l’apprentissage du français (entre autres en rendant accessibles des cours en milieu de travail aux travailleurs immigrants), l’attraction des personnes immigrantes en région et l’accélération du traitement des demandes d’immigration).

Toutefois, force est de constater que face au défi démographique et à la diminution de la population active, ces mesures sont largement insuffisantes face aux défis de pénurie de main-d’œuvre. Parmi les grands absents : des mesures pour favoriser davantage la formation en entreprise et pour accroître le bassin de travailleurs, notamment des incitatifs au travail et au prolongement de la vie active, l’accompagnement des entreprises dans leurs défis pour l’embauche de travailleurs étrangers temporaires.

Économie verte et lutte aux changements climatiques

En matière d’environnement, le CPQ note l’ajout d’un milliard de dollars au plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte (PEV). Ce montant, provenant des revenus du marché du carbone, servira notamment au prolongement du programme Roulez vert. Il note également les mesures pour le déploiement de la première stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies et pour la production de biocarburants.

Le CPQ surveillera également le dévoilement à venir du plan de mise en œuvre du PEV pour voir comment il pourrait soutenir les efforts des entreprises dans tous les secteurs pour la réduction des émissions de GES et le développement d’une économie verte qui représente un levier de compétitivité et de croissance économique. Il souhaiterait des mesures en lien avec l’écofiscalité et l’efficacité énergétique.

« Le Québec comme dans la plupart des pays occidentaux doit gérer les conséquences de la crise pandémique dans le contexte où le vieillissement de la population continuera d’exercer une pression à la hausse sur les dépenses publiques. Si l’on ajoute le contexte international incertain et l’impact des changements climatiques, on salue la saine gestion des finances publiques et le plan de retour à l’équilibre budgétaire » conclut M. Blackburn.

Parmi les autres mesures appréciées par le CPQ

  • les sommes pour appuyer le transport aérien et terrestre régional et pour soutenir le secteur du tourisme qui a fortement souffert des impacts de la pandémie pour sa relance ;
  • les investissements pour favoriser le développement du secteur forestier et pour poursuivre l’essor du secteur bioalimentaire ;
  • le nouveau programme de rehaussement de la cybersécurité dans le contexte de forte transformation technologique.