En marge du congrès du Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (3RMCDQ), l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec  (APCHQ) annonce le lancement d’un projet pilote de tri sur chantier des résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) qui verra le jour grâce au financement du Fonds Écoleader.

Alors qu’au Québec le dernier bilan de gestion des matières résiduelles (GMR) de RECYC-QUÉBEC mentionne que les CRD représentaient en 2021 près du tiers des matières envoyées à l’enfouissement1, l’Association souhaite documenter les conditions gagnantes permettant d’augmenter la récupération des CRD en amont et de calculer les réels impacts du tri à la source dans le secteur de la construction.

« Ce projet pilote est d’une grande importance dans le contexte où le Québec génère toujours plus de matières résiduelles et s’est éloigné de son objectif de réduction en 2021. Il est temps d’inverser cette tendance. Notre industrie est consciente des efforts qui lui incombent et doit nécessairement revoir ses pratiques. Le tri à la source sur les chantiers apparaît aujourd’hui comme une façon de répondre à cette problématique environnementale », indique Maxime Rodrigue, président-directeur général de l’APCHQ.

« Il est réjouissant de voir que l’industrie se mobilise et que l’APCHQ fait preuve de leadership en s’employant activement à trouver des solutions pour gérer sainement les résidus issus des secteurs de la construction, de la rénovation et de la démolition », souligne Sylvain Martel, président du 3RMCDQ.

Constituée d’entreprises issues de différentes régions du Québec, de milieux densifiés ou non, et œuvrant dans le secteur de l’habitation neuve et de la rénovation, la cohorte d’entreprises membres de l’APCHQ participant au projet représente assurément la diversité des chantiers résidentiels québécois. Ainsi, Construction Audet du Centre-du-Québec, Construction Rocket et UrbanÉco de l’Estrie, Écohabitations boréales des Laurentides, Les Habitations Jasmont Deschênes de la Montérégie, Groupe TRÉMÄ de Laval, Groupe Immobilier Brochu 2015 de Chaudière-Appalaches et Espé de Montréal participeront au projet. La réalisation sera coordonnée par Stratzer et s’échelonnera sur une période d’environ dix mois. Le projet se conclura par le dévoilement d’un rapport qui permettra d’identifier les meilleures pratiques selon les contextes.

« Depuis 2018, les résidus de construction, de rénovation et de démolition envoyés directement à l’élimination ont augmenté de 21 %. Nous nous devons de mieux faire. Les signaux que nous recevons de l’industrie à cet effet sont positifs. Les entrepreneur.e.s sont disposé.e.s à mieux gérer leurs chantiers, et ce, de manière à minimiser les pertes et maximiser la récupération des résidus. Ce qui leur manque actuellement ce sont des approches gagnantes et des débouchés pour les matières récupérées. C’est le mandat que nous nous donnons en tant qu’association, c’est-à-dire de trouver les bonnes solutions et d’en faire une promotion active », poursuit Maxime Rodrigue.

L’APCHQ considère que ce projet représente une étape dans une démarche plus globale pour l’industrie de l’habitation et l’environnement. Une démarche qui doit nécessairement compter sur la collaboration et la concertation des acteurs du milieu et du gouvernement.

« La collaboration entre tous les experts du secteur permettra d’innover et de soutenir le changement de pratiques. Les enjeux de la société québécoise sont aussi ceux qui préoccupent nos membres, les entrepreneur.e.s de l’APCHQ souhaitent ainsi faire partie de la solution », conclut M. Rodrigue.