En décembre dernier, Jean-Marc Fournier, PDG de l’IDU, a présenté son avis sur la décarbonation des immeubles à la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs dans le cadre d’une consultation publique. La Commission vient tout juste de déposer son rapport et bien que des éléments importants s’y trouvent, l’IDU s’inquiète du calendrier des étapes envisagées pour la mise en œuvre.  Voici leurs commentaires:

Les mesures incitatives

La Commission recommande l’adoption par le gouvernement du Québec de mesures incitatives et la mise sur pied par la Ville de Montréal d’un guichet unique pour accompagner les propriétaires dans le processus de décarbonation des immeubles. Le respect de ces recommandations fait partie des conditions gagnantes pour réussir cette décarbonation et nous saluons leur présence dans le rapport. Cela dit, nous aurions préféré que la Ville participe aussi à ces mesures incitatives, par exemple en prévoyant un crédit d’impôt foncier pour les investissements nécessités par le plan. Ou à tout le moins, une exclusion pour un temps du rôle d’évaluation de la valeur de ces ajouts. Il est évident que l’apport financier demandé entraînera une hausse du compte annuel de taxes à payer. Comment expliquer que les bonnes actions soient récompensées par un coup de bâton ?

Le rapport demande à Québec d’adopter le plan d’accompagnement incluant les incitatifs. Il y a là un fil qui pend et qui doit être attaché avant l’exécution du plan par la Ville.

L’énergie renouvelable nécessaire

La Commission ne semble pas inquiétée par les déclarations répétées du gouvernement du Québec et d’Hydro-Québec concernant les capacités énergétiques de l’État. Le rapport se présente en effet comme un appel à l’action cherchant à exclure les sources énergétiques fossiles dès maintenant. Pour crédibiliser le plan et obtenir un appui à sa réalisation, Montréal doit répondre à ces inquiétudes.

La Ville devrait conclure avec Québec, avant le lancement de son initiative, une entente lui garantissant un approvisionnement en énergie renouvelable. La cible de 2040 et chacune des cibles annuelles qui doivent nous y amener seront difficilement atteintes s’il n’y a pas une corrélation entre les nouveaux besoins énergétiques découlant des efforts de carboneutralité et l’offre de Québec en énergie renouvelable.

Demandes pressantes

L’Institut de développement urbain du Québec (IDU) souhaite la décarbonation du parc immobilier. Nous avons produit un rapport qui décrit notre position : Comment maximiser la contribution de l’industrie immobilière à la lutte contre les changements climatiques ? du comité Immeubles verts et engagés de l’IDU. Il s’agit d’une transformation nécessaire qui demande de substantiels investissements. On ne peut se permettre que nos gouvernements se lancent dans cette transformation en ordre dispersé. Les villes et Québec devront travailler ensemble. Les décideurs publics demandent aux citoyens de changer leur mode de vie pour réduire les risques climatiques qui nous guettent. Les citoyens demandent à leurs gouvernants de changer leur mode de gestion en vase clos et qu’ils apprennent à travailler ensemble.

Pour réussir la décarbonation immobilière, cela commence par le signal que donnera Montréal. La Ville s’assurera-t-elle d’attacher tous les fils avant de procéder ou les gouvernants des différents paliers continueront-ils à se renvoyer la balle? S’il vous plaît, attachez d’abord les fils qui pendent !
Jean-Marc Fournier, Président-directeur général de l’IDU

 

Lire le rapport Comment maximiser la contribution de l’industrie immobilière à la lutte contre les changements climatiques ? du comité Immeubles verts et engagés de l’IDU

Lire les Notes de présentation pour la consultation de la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs