Productivité du travail dans le secteur de la construction selon la région

L’Association de la construction du Québec (ACQ) a dévoilé les résultats d’une étude au sujet de la productivité dans le secteur de la construction au Québec. L’étude réalisée par la firme AppEco soutient que la productivité du travail dans le secteur de la construction en 2021 était inférieure de 13 % au Québec par rapport à celle de l’Ontario. L’étude d’AppEco met en évidence les facteurs pouvant expliquer le retard du Québec par rapport aux autres provinces canadiennes, dont la mobilité de la main-d’œuvre, la formation des travailleurs et le cloisonnement des métiers.

Un retard à combler

Depuis bientôt près de 10 ans, la productivité du secteur de la construction stagne, alors qu’au Canada, seules les provinces de l’Atlantique affichent une productivité inférieure à celle du Québec. « L’étude confirme nos soupçons. La productivité du secteur de la construction au Québec est inférieure à la moyenne canadienne. L’écart avec l’Ontario persiste, alors qu’il était de 13 % en 2021. Nous avons le potentiel et la responsabilité de faire mieux », a déclaré Guillaume Houle, porte-parole de l’ACQ.

Densifier nos milieux de vie

Dans les sous-secteurs de la construction, on peut observer une convergence puisque la productivité des sous-secteurs des travaux de génie et de bâtiment non résidentiels tend à décliner, alors que celle du sous-secteur résidentiel poursuit son ascension depuis 2008. La hausse du sous-secteur résidentiel coïncide d’ailleurs avec l’augmentation de la part des immeubles de 100 unités et plus qui sont majoritairement construits par les entrepreneurs du secteur commercial.  Cette situation suggère que la densification offre un rendement d’échelle, donc plus productive (Fig.2).

« L’augmentation de la productivité résidentielle accompagne la baisse de l’importance des projets à faible densité (maisons individuelles, en rangées et jumelées). Dans un contexte de pénurie de logements, le Québec a tout intérêt à densifier ses milieux de vie, rentabiliser les pieds carrés disponibles et changer son approche du développement territorial. L’étalement urbain va non seulement à l’encontre de tous les principes de développement durable, mais il coûte aussi très cher aux Québécois et aux Québécoises », a souligné le porte-parole de l’ACQ.

Moderniser et rendre plus productive l’industrie de la construction

L’étude d’AppEco met en évidence plusieurs facteurs qui peuvent expliquer le retard du Québec par rapport aux autres provinces canadiennes, et ces facteurs sont variés. La formation de la main-d’œuvre, la mobilité des travailleurs, les processus réglementaires, la planification déficiente, la santé et sécurité des travailleurs, l’innovation, le stock de capital, la qualité et le coût des matériaux sont autant d’éléments pouvant influencer la productivité du travail.

En ce sens, l’ACQ appuie les démarches de consultations entamées par le ministre Boulet pour moderniser l’industrie de la construction et croit qu’elles permettront d’identifier des solutions pour combler le retard de productivité par rapport à l’Ontario et aux autres provinces canadiennes.

« Avec les enjeux sociétaux auxquels nous sommes confrontés tels que la rénovation de nos écoles, la construction de nouveaux hôpitaux et la crise du logement, une amélioration significative de la productivité serait bénéfique pour tous les Québécois et les Québécoises. En favorisant la polyvalence des métiers, la mobilité de la main-d’œuvre et en renforçant la formation des travailleurs, il serait possible de réduire les coûts de construction, d’accélérer la réalisation des projets et de rendre l’industrie plus attractive. Les premiers bénéficiaires de ces mesures seraient les Québécois eux-mêmes », a conclu M. Houle.