Malgré des perspectives économiques mondiales incertaines et de vives inquiétudes dans la plupart des catégories d’actifs de l’immobilier, l’accès aux capitaux de financement par dette ne devrait pas baisser en 2023.

En fait, selon le nouveau Rapport des prêteurs de l’immobilier commercial au Canada de CBRE, 93 % des prêteurs prévoient augmenter leur encours existant en déployant davantage de capitaux pour les personnes qui cherchent à acheter des biens commerciaux en 2023. De plus, 66 % des prêteurs prévoient augmenter leurs capitaux de financement de 10 % l’an prochain par rapport aux 53 % qui voulaient les augmenter de 30 % l’an dernier.

Le Rapport des prêteurs de l’immobilier commercial au Canada de CBRE évalue la confiance des prêteurs intérieurs et étrangers envers l’immobilier commercial et fournit aux emprunteurs un aperçu de ce qui les attend s’ils souhaitent recourir au crédit pour investir dans l’immobilier commercial. Voici cinq autres faits saillants au rapport :

1. Changement d’humeur concernant les bureaux

C’est dans le secteur des bureaux que l’on a enregistré le changement d’humeur le plus significatif chez les prêteurs. Plus de la moitié d’entre eux ont l’intention de réduire leur exposition dans cette catégorie d’actifs en 2023. Ce changement important est attribuable en grande partie à la persistance de faibles taux de fréquentation des bureaux sur le marché. Les trois principaux types de biens immobiliers qui préoccupent les prêteurs sont : bureaux – banlieue, catégorie B; bureaux – centre-ville, catégorie B et détail – centre commercial régional – marchés secondaires.

2. Immeubles multi-résidentiels en demande

Les immeubles multirésidentiels continuent de figurer parmi les catégories d’actifs les plus populaires auprès des prêteurs. En 2023, 54 % de ceux-ci ont l’intention d’accroître leurs budgets dans cette catégorie d’actifs. Les autres types de biens immobiliers favorisés par les prêteurs comprennent notamment : détail – centres commerciaux arrimés à un supermarché et Industrie – Logistique moderne.

« Comme on s’attend à une récession, les prêteurs vont se tourner vers le secteur multifamilial pour la croissance l’année prochaine », a déclaré Carmin Di Fiore, vice-président exécutif, Financement, Marchés des capitaux, CBRE. « Le secteur industriel ne devrait pas être touché par les inquiétudes liées à la récession, car les prêteurs n’ont pas l’intention de réduire leur exposition. En fait, beaucoup cherchent à en obtenir davantage. »

3. Durcissement du financement des immeubles en copropriété

En raison des vents contraires qui soufflent sur le secteur des immeubles en copropriété résidentiels et des profils de risques potentiellement accrus, 89 % des prêteurs actifs dans le secteur ont durci leurs conditions pour le financement des projets de promotion immobilière. Dans ce contexte, 67 % des prêteurs ont indiqué que le changement le plus couramment apporté est l’augmentation des fonds propres à engager d’emblée dans les projets de promotion immobilière.

Parmi les autres changements, les prêteurs exigent des niveaux de dépôt plus élevés et des délais de paiement écourtés, en plus de limiter le nombre de cessions de prévente. « Ces mises au point pourraient changer la donne pour de nombreux projets en cours de réalisation, déclare M. Di Fiore. Le marché des condos pourrait connaître un ralentissement sur la base de l’arithmétique changeante ».

4. L’Alberta devient plus attrayante

Toronto, Vancouver, Montréal et Ottawa sont toujours les marchés immobiliers de prédilection pour les prêteurs : ce sont les villes qui ont le plus aiguisé leur appétit en 2022.

Sur les marchés albertains de Calgary et d’Edmonton, le moral des prêteurs s’est amélioré considérablement sur un an, un plus grand nombre d’entre eux étant prêts à investir directement dans ces marchés. Dans le même temps, le goût des prêteurs pour certains marchés secondaires a baissé, notamment la région de Waterloo et London, en Ontario.

5. Les critères ESG commencent à s’imposer

Les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) restent au cœur des préoccupations des prêteurs, alors que 86 % de ceux-ci font savoir qu’ils intègrent déjà ou qu’ils prévoient intégrer, sous une forme ou une autre, les critères ESG dans leurs décisions de financement de l’immobilier.

Toutefois, la conjoncture économique actuelle suscite de l’incertitude : 39 % des prêteurs tardent potentiellement à adopter les critères ESG et 11 % reconsidèrent la portée de la mise en œuvre de ces critères.

Seulement 14 % des prêteurs ont décidé de laisser tomber, à court ou à moyen terme, l’intégration des critères ESG.