Le rythme auquel progresse l’inoccupation des bureaux s’est ralenti dans toutes les grandes villes canadiennes au deuxième trimestre, et dans l’immobilier industriel, la demande est sans précédent

Ceux qui recherchent les signes d’une confirmation de la reprise économique n’ont qu’à s’en remettre à l’immobilier commercial. Selon le rapport Statistiques trimestrielles au T2 2021, que vient de publier CBRE, la location des bureaux dans le centre des grandes villes progresse et la disponibilité des locaux dans l’immobilier industriel de première qualité a plongé à des niveaux impensables d’un océan à l’autre. C’est dans la région de Waterloo que le taux de disponibilité de l’immobilier industriel, à 0,9 %, est le plus bas en Amérique du Nord.

À l’heure où les locataires de bureaux se préparent pour la plupart à accueillir le retour des employés au deuxième semestre de 2021, les visites et les discussions pour le renouvellement des baux prennent du mieux. Depuis le début de la pandémie, les taux d’inoccupation des bureaux n’avaient pas augmenté aussi peu qu’au deuxième trimestre. Le Canada regroupe les quatre marchés de l’immobilier des locaux à bureaux les plus tendus en Amérique du Nord : le taux d’inoccupation est de 6,6 % à Vancouver; viennent ensuite Toronto (10,0 %), Ottawa (10,6 %) et Montréal (11,1 %).

Halifax sert de baromètre de la demande de locaux à usage de bureaux après la pandémie, puisque l’économie de la région de l’Atlantique est restée essentiellement déconfinée dans l’année écoulée. À Halifax, le taux d’inoccupation des bureaux s’est contracté de 10 points de base au centre-ville (19,7 %) et dans les banlieues (13,0 %), ce qui pourrait préfigurer un retour à des taux d’inoccupation normaux dans d’autres villes à mesure que le déconfinement progresse.

Les locaux à sous-louer, qui ont inondé le marché lorsque les entreprises se sont adaptées à la débâcle pandémique, sont tout à coup très recherchés. Certaines entreprises retirent du marché les locaux qu’elles voulaient sous-louer afin de les réoccuper, et d’autres groupes se positionnent pour un rebond de l’économie et louent ces locaux, qui leur apportent souplesse et praticité, en plus de limiter les dépenses en immobilisations.

« Les inscriptions de locaux à sous-louer sont parfois des réactions impulsives à une correction soudaine, en baisse comme en hausse, des marchés. Les sous-locations annulées ou les locaux repris par de nouvelles entreprises sont très bon signe, affirme Paul Morassutti, vice-président exécutif et directeur général de CBRE Canada. Les grands marchés des locaux à bureaux du Canada ont bien tiré leur épingle du jeu dans l’année écoulée par rapport aux grandes villes ailleurs dans le monde, et on peut s’attendre à ce que ces marchés continuent de prendre de la vitesse à mesure que les confinements s’assouplissent. »

La folie de l’immobilier industriel

Au Canada, les marchés industriels continuent de mettre à l’épreuve les limites de l’immobilier ancien comme de l’immobilier neuf. Dans chacune des villes canadiennes suivies, on relève une contraction des taux de disponibilité industrielle au deuxième trimestre en raison de l’offre nouvelle limitée. Sur tous les marchés hors des Prairies, les taux de disponibilité sont de 3,0 % ou moins, y compris dans les trois grands centres : Toronto (1,2 %), Vancouver (1,1 %) et Montréal (1,4 %).

Alors que les coûts des terrains et de la construction augmentent à vive allure, les entreprises industrielles constatent que leurs options sont de plus en plus limitées. Dans le même trimestre, la superficie louable ou achetable a baissé de 35 % à Vancouver, de 28 % à Montréal et de 25 % à Toronto. Les taux de disponibilité se contractent rapidement, même en Alberta. Le taux de disponibilité de Calgary a reculé de 1,2 % dans le même trimestre, alors qu’à Edmonton, il a baissé de 0,7 %.

Les projets de promotion immobilière sur les planches à dessin sont toujours très peu nombreux en chiffres relatifs, et à l’heure actuelle, les chantiers de construction ne représentent que 1,4 % du parc immobilier industriel existant du Canada. La flambée des coûts de construction, qui aggrave la situation, a pour effet de hausser les loyers et les prix de vente et d’étendre les délais de construction dans l’immobilier industriel.

« Le niveau de la demande industrielle atteint un niveau sans précédent et évolue aujourd’hui à la hausse malgré des limitations très concrètes. Il n’y a pas assez de superficie pour répondre à la demande des entreprises et on ne peut pas construire assez rapidement de nouveaux locaux, explique M. Morassutti, en précisant qu’au rythme actuel, London et la région de Waterloo seront à court de locaux industriels dans trois mois, Vancouver dans six mois, puis Toronto et Montréal dans neuf mois. « Nous entamons un nouveau cycle. Que feront les entreprises et qu’adviendratil des prix à la consommation quand l’offre de locaux industriels se tarira? C’est ce que nous saurons bientôt. »

Pour en savoir plus, nous vous invitons à prendre connaissance du rapport Statistiques trimestrielles au T2 2021.

 

RAPPORT STATISTIQUES TRIMESTRIELLES AU T2 2021