La hausse soutenue des prix des logements continue de dépasser le rythme de la reprise des facteurs fondamentaux, comme le revenu du travail, signe que le marché de l’habitation national demeure modérément vulnérable au Canada. Les vulnérabilités sont plus prononcées dans les grandes villes et les plus petits centres.

C’est ce que conclut l’analyse présentée dans le rapport Évaluation du marché de l’habitation (EMH) publié aujourd’hui par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). L’EMH actuelle est fondée sur les données provisoires allant jusqu’au quatrième trimestre de 2020 et sur les renseignements sur le marché disponibles jusqu’en février 2021. Elle fournit un portrait national et des résultats détaillés pour 15 régions métropolitaines de recensement (RMR)

« Les répercussions de l’actuelle pandémie ont continué d’influer sur les marchés de l’habitation du Canada au quatrième trimestre de 2020, a déclaré Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL. La vigueur de l’activité et la hausse des prix sur le marché de l’habitation ont contribué à l’émergence de nouveaux déséquilibres dans certains marchés ou à l’aggravation des déséquilibres existants dans des marchés déjà vulnérables. »

Parmi les déséquilibres préoccupants, on note une augmentation du nombre de RMR présentant des signes de surchauffe, d’accélération de la croissance des prix et de surévaluation. Au quatrième trimestre, les ventes sont demeurées élevées sur les marchés de l’habitation de l’ensemble du pays, tandis que les nouvelles inscriptions étaient toujours faibles.

Faits saillants :

Le degré de vulnérabilité des marchés de l’habitation de Toronto et d’Ottawa est passé de modéré à élevé. L’accélération des prix à Toronto et la surévaluation à Ottawa sont des facteurs qui ont contribué à ce changement dans la cote d’évaluation. Comme Hamilton présentait déjà un degré élevé de vulnérabilité lors de la dernière EMH, les trois plus grandes RMR de l’Ontario sont maintenant toutes classées comme ayant un degré élevé de vulnérabilité.

La vulnérabilité du marché de l’habitation de Vancouver est demeurée modérée. Cependant, le rythme trimestriel des ventes à Vancouver est monté à des niveaux qui étaient restés inégalés depuis 2017, ce qui a entraîné d’importantes hausses des prix. De plus, les fortes pressions à la baisse qui pèsent sur la demande de logements locatifs en raison de la pandémie et les taux d’inoccupation élevés des logements locatifs récents, dont les loyers sont élevés, font que les signes de stocks excédentaires sont modérés à Vancouver*.

À Montréal, le degré de vulnérabilité globale du marché de l’habitation est demeuré modéré. Cependant, le rythme trimestriel des ventes a atteint de nouveaux records. Il en est résulté une forte hausse des prix à Montréal, de sorte que l’émergence de déséquilibres liés à la surévaluation doit être surveillée de près.

En raison des signes accrus de surchauffe et d’accélération des prix, le degré de vulnérabilité du marché de l’habitation est maintenant jugé élevé à Halifax. À Moncton, il demeure élevé en raison de la surévaluation persistante.

À Calgary, les signes de stocks excédentaires* sont maintenant élevés, tandis qu’à Edmonton les signes de surévaluation sont passés de faibles à modérés. Dans l’ensemble, le degré de vulnérabilité des marchés de l’habitation des deux plus grandes RMR de l’Alberta est devenu modéré.

Le degré de vulnérabilité globale du marché de l’habitation demeure modéré à Victoria, tandis qu’il est faible à Saskatoon, Regina, Winnipeg, Québec et St. John’s.

 

* Stocks excédentaires

Dans les numéros précédents de l’EMH, le facteur de la « construction excessive » servait à indiquer un nombre élevé d’unités neuves inoccupées sur le marché de la propriété ou un taux d’inoccupation élevé sur le marché locatif. Le nom de ce facteur aurait pu donner à penser que l’EMH faisait état d’une activité excessive dans le secteur de la construction. Ce n’était toutefois pas l’interprétation prévue. L’intention était de rendre compte d’un nombre excessif d’unités inoccupées à court terme, ce qui peut exposer leurs propriétaires à des risques financiers. Le terme utilisé sera désormais « stocks excédentaires ».