Candice Bangsund – photo: fieracapital.com

Tendances des marchés de l’équipe de répartition globale de l’actif – Novembre 2022

Les investisseurs ont regagné confiance en octobre. En effet, ils s’attendent de plus en plus à un relâchement dans le cycle de resserrement monétaire mondial au vu des signes pointant vers l’efficacité des mesures anti-inflation et de leurs effets néfastes sur l’économie. Début novembre, la Réserve fédérale américaine (Fed) a procédé à une hausse de 75 p.c. de son taux directeur. Dans le cadre de sa conférence de presse, Jerome Powell, le président de Fed, a refroidi les ardeurs des investisseurs en affirmant que le taux d’intérêt final sera plus élevé que prévu et qu’il était toujours « beaucoup » trop tôt pour parler d’une pause dans le cycle. 

Les marchés boursiers mondiaux ont dégagé de très bons rendements pour le mois, comme en témoigne la progression de 6,0 % enregistrée par l’indice mondial MSCI tous les pays. Les actions des marchés développés ont d’ailleurs aisément battu leurs homologues des marchés émergents. Alimenté par les espoirs d’un relâchement du cycle de hausse des taux par la Fed, l’indice S&P 500 a bondi de 8,0 %, alors que l’indice S&P/TSX a gagné 5,3 %, grâce à la vigueur du secteur surpondéré de l’énergie. Les actions des économies développées ont aussi connu un bon mois, en hausse de 5,3 %. À l’opposé, l’indice MSCI Marchés émergents a retranché 3,2 %. La tenue du 20e Congrès du Parti communiste n’a pas été favorable aux actions chinoises. Les dirigeants ont réitéré leur engagement envers des politiques macroéconomiques et réglementaires strictes. De plus, la décision du président Xi Jinping de nommer uniquement des dirigeants qui partagent sa vision a provoqué une chute historique du marché, les investisseurs anticipant le maintien des politiques non-favorables aux marchés, telles que la politique anti-COVID. 

Les marchés obligataires ont perdu de la valeur en octobre. Les taux de rendement obligataires ont augmenté pendant la majeure partie du mois sous l’effet du maintien de la politique monétaire visant à juguler l’inflation. Les obligations ont toutefois rebondi vers la fin du mois et les taux de rendement ont reculé, alors que les investisseurs intégraient une réduction du rythme de hausse des taux d’intérêt. L’indice agrégé des obligations américaines Barclays a retranché 1,3 % et l’indice obligataire universel FTSE Canada a fléchi de 1,0 %. 

Pour la première fois depuis mai, le dollar américain s’est déprécié, les négociateurs ayant rectifié la trajectoire anticipée des taux de la Réserve fédérale. Malgré la hausse moins élevée que prévue du taux directeur par la Banque du Canada (50 p.c.), le huard s’est apprécié en tandem avec le prix du pétrole brut. La décision de la Banque du Japon de conserver sa politique monétaire à des niveaux très accommodants a eu pour effet d’accroître l’écart avec le taux des fonds fédéraux aux États-Unis, plombant ainsi la valeur du yen. 

En ce qui concerne le pétrole, la détérioration des conditions économiques dans le monde a exercé des pressions baissières sur son prix, mais les risques liés à l’offre ont eu le dessus, d’où sa hausse pendant la période. En effet, les prix pétroliers ont bondi lorsque l’OPEP+ a choisi de diminuer sa production de manière significative, ce qui a réduit davantage l’offre déjà restreinte sur le marché. Cette réduction, qui entre en vigueur en novembre, représente la première étape d’une période d’incertitude à l’amorce de l’hiver, la deuxième étant l’application, dès décembre, des sanctions européennes sur le pétrole russe. L’or s’est inscrit en baisse pour un septième mois d’affilée, soit sa plus longue séquence négative depuis la fin des années 1960, la hausse des taux de rendement des bons du Trésor ayant nui à ce métal qui ne porte pas d’intérêts. Quant au cuivre, il a été tiré vers le bas par de nouveaux signes de faiblesse au sein de l’économie du plus important consommateur dans le monde, la Chine.

par:

Président exécutif du Conseil
Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition globale de l’actif

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