Toronto, ON – Le 27 février 2024 – Le sentiment des investisseurs immobiliers devrait devenir positif en raison des prévisions de baisse des taux d’intérêt en 2024. Selon le nouveau rapport Perspectives sur le marché de l’immobilier au Canada de CBRE, l’activité d’investissement dans l’immobilier commercial devrait se redresser cette année, après une baisse de plus de 15 % par rapport à l’année précédente. Cette amélioration sera due à un retour à des conditions de crédit normales et à un accès accru au capital pour les investisseurs.

En 2024, le rebond et l’activité transactionnelle dans l’immobilier canadien seront principalement stimulés par les transactions de taille moyenne. On s’attend globalement à une légère augmentation des volumes d’investissements, atteignant 52 milliards de dollars, soit une hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. L’activité de fusion et d’acquisition pourrait également contribuer davantage à cette hausse.

« Parmi les tendances durables de 2023, on trouve l’attrait du Canada auprès des capitaux mondiaux, déclare Paul Morassutti, président du conseil d’administration de CBRE. Nous sortons d’une année record en termes d’investissements étrangers et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive, ce qui devrait améliorer la liquidité globale. Le message de ces acheteurs étrangers est clair : dans un monde de plus en plus volatil, le Canada est une destination attrayante. »

Voici les tendances que CBRE surveillera cette année dans les divers secteurs de l’immobilier commercial.

Bureaux

  • En 2024, le marché des bureaux dans les centres-villes du Canada continuera de se polariser entre les biens de qualité et ceux de commodité. c Afin de maintenir l’attrait à long terme de leurs actifs, de nombreux bailleurs prévoient d’entreprendre d’importants travaux de rénovation. Cependant, il est également important de considérer une réflexion plus globale dans de nombreux cas.
  • Les conversions demeureront un sujet central de préoccupation pour les bailleurs, car ils sont confrontés à un taux d’inoccupation élevé dans les immeubles en difficulté. Au cours des trois dernières années, environ 4,2 millions pi² de bureaux ont été retirés de l’inventaire pour être convertis, dont plus de 60 % ont été réalisés en 2023. Bien que les conversions contribuent à la reprise du marché des bureaux au Canada, elles ne constituent pas une solution miracle.
  • Afin de rester compétitifs, les bailleurs devront augmenter leur offre de services. Les aménagements offerts dans les immeubles joueront un rôle crucial dans la décision des entreprises de visiter et de louer un espace.

Secteur industriel

  • Si les mises en chantier ont depuis ralenti, 36,1 millions pi² de nouveaux biens doivent encore être livrés d’ici 2024.
  • Dans un contexte économique plus morose, on prévoit une modération de la demande de location industrielle. L’affaiblissement de la conjoncture économique va entraîner des conséquences sur la demande de location dans le secteur industriel. On estime que le volume net du parc industriel à louer se stabilisera à 14,0 millions pi² en 2024. Bien que cela représente un ralentissement par rapport à la moyenne sur 30 ans de 19,0 millions pi², il s’agira néanmoins d’une amélioration par rapport au creux de 14 ans atteint en 2023.
  • Le taux national de disponibilité du secteur industriel devrait atteindre 4,2 % en 2024, après avoir bénéficié de plusieurs tendances favorables ces dernières années, telles que l’essor du commerce électronique, l’expansion des réseaux de chaînes d’approvisionnement et l’augmentation des stocks des détaillants. Cependant, après cette période d’activité intense, ces avantages commencent à s’estomper et la demande future sera davantage liée au rendement économique global.

Secteur multirésidentiel

  • Les mises en chantier devraient stables autour de 240 000 unités en 2024. Les coûts croissants de la main-d’oeuvre et des matériaux posent un défi pour les promoteurs, qui sont déjà confrontés à un marché de l’emprunt serré. De plus, il y a une pénurie de main-d’oeuvre dans le secteur de la construction et les approbations pour les nouveaux projets de logements prennent du temps, en particulier dans les villes qui en ont le plus besoin.
  • Les gouvernements mettent en place des mesures pour encourager la construction de logements supplémentaires. Ainsi, à partir de 2024, les remboursements de la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs seront désormais disponibles dans tout le pays, ce qui devrait stimuler l’activité de construction.
  • La demande sans précédent due à une croissance démographique record a entraîné une baisse du taux d’inoccupation des logements multirésidentiels au Canada, atteignant son niveau le plus bas en 22 ans, soit 1,6 %, en 2023. Avec l’arrivée prévue de 1,45 million de nouveaux résidents dans les années à venir, l’inoccupation des logements multirésidentiels devrait continuer à diminuer en 2024, mais à un rythme plus lent en raison des conditions de marché déjà serrées.

Secteur du commerce de détail

  • L’inflation et les taux d’intérêt élevés ont pesé sur les dépenses et entraîné un repli progressif de la consommation en 2023. Cette période de rééquilibrage devrait se poursuivre en 2024. Les consommateurs chercheront à économiser en se tournant vers des chaînes et des produits à bas prix, particulièrement pour les produits d’épicerie où l’inflation a été la plus forte. Il sera crucial pour les marques d’attirer et de fidéliser l’attention des consommateurs.
  • En 2024, l’intelligence artificielle (IA) deviendra l’un des principaux outils concurrentiels que les entreprises chercheront à exploiter. L’IA offre la possibilité d’améliorer l’expérience client en fournissant des recommandations personnalisées et une meilleure découverte de produits. Les technologies et solutions d’IA peuvent stimuler l’innovation, optimiser le parcours d’achat, renforcer la fidélité des clients et améliorer l’image de marque globale.
  • L’expansion et l’innovation des détaillants joueront un rôle important alors que les marques font face à des vents contraires et cherchent à s’imposer sur le marché canadien.

« 2024 ne sera pas une année facile et il y aura des défis à relever, déclare M. Morassutti. La liquidité reste inégale et il est encore trop tôt pour parler d’une reprise spectaculaire de l’immobilier. Cependant, les conditions nécessaires à une reprise sont en place, notamment sur les marchés des capitaux. Notre conseil : ne prêtez pas attention aux Cassandre. »