Au cours des 20 dernières années, la croissance de l’offre de logements n’a pas suivi le rythme de la demande au Canada, en particulier dans certains des grands centres urbains du pays, ce qui a effrité l’abordabilité.  L’aspiration de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) est de faire en sorte que, d’ici 2030, tout le monde au Canada pourra se payer un logement qui répond à ses besoins. Pour relever ce défi, il est essentiel de comprendre et de résoudre le problème de l’abordabilité du logement au Canada.

Le rapport de la SCHL intitulé Pénurie de logements au Canada – Estimation des besoins pour résoudre la crise de l’abordabilité du logement au Canada d’ici 2030 représente un premier pas pour estimer le nombre de logements supplémentaires qui devront être créés afin de rétablir l’abordabilité d’ici 2030. Il vise à déterminer le nombre de logements à ajouter pour rendre l’ensemble du système de logement abordable. L’accent est mis sur les quatre plus grandes provinces (Ontario, Québec, Colombie‑Britannique et Alberta), mais des résultats sont fournis pour les 10 provinces.

Le rapport examine le problème causé par l’insuffisance de l’offre de logements, mais ne vise pas à analyser tous les enjeux complexes qui ont une incidence sur l’abordabilité du logement. Par ailleurs, il ne présente pas d’autres approches pour réduire la demande. Ce n’est qu’un des nombreux rapports que nous publierons à l’avenir pour mieux comprendre les problèmes d’abordabilité du logement au Canada et combler les lacunes dans les connaissances.

Faits saillants du rapport :
  • Nous prévoyons que si le rythme actuel de la construction se maintient, le nombre de logements augmentera de 2,3 millions entre 2021 et 2030, pour atteindre près de 19 millions d’ici 2030. Pour rétablir l’abordabilité, nous estimons que le Canadaaura besoin de 3,5 millions de logements supplémentaires, ce qui signifie que plus de 22 millions de logements seront nécessaires d’ici 2030 afin d’assurer l’abordabilité pour tout le monde au Canada.
  • L’analyse porte sur l’ensemble du système de logement et sur l’offre nécessaire en vue de rétablir l’abordabilité du logement pour tout le monde au Canada. Les problèmes de logement sont complexes, et l’augmentation de l’offre ne suffira pas à elle seule à résoudre les problèmes d’abordabilité du logement pour tout le monde. Il faudra également compter sur le maintien de l’aide gouvernementale aux plus vulnérables et l’élimination des inégalités dans le système de logement.
  • Compte tenu de la demande de logements de la population canadienne, il est essentiel d’accroître l’offre sur le marché locatif et le marché des logements pour propriétaires-occupants afin d’atteindre l’abordabilité. L’augmentation de l’offre de logements, au-delà de la croissance prévue du nombre de ménages, permettra de mieux jumeler les ménages avec les logements qu’ils veulent.
  • La création de logements supplémentaires sur le marché permet aux ménages d’en choisir un qui répond vraiment à leurs exigences. Grâce à ce processus de désembourgeoisement, des logements deviennent vacants et l’abordabilité s’améliore au fil du temps.
  • Il ne faudra pas nécessairement construire tous les logements supplémentaires requis. Nous pourrons aussi miser sur d’autres approches ciblant l’offre, comme l’augmentation de la cohabitation et le réaménagement des immeubles résidentiels, commerciaux et industriels existants.
  • Les deux tiers des logements manquants se trouvent en Ontario et en Colombie-Britannique, deux provinces ayant composé avec d’importantes baisses de l’abordabilité au cours des dernières années. Une offre supplémentaire serait également nécessaire au Québec, car l’abordabilité y a considérablement diminué ces dernières années.

« La compréhension de l’ampleur du défi est plus importante que le nombre exact de logements requis. Nous devons repenser l’approche du Canada concernant l’offre de logements. Il faut une transformation radicale du secteur du logement, y compris des politiques et processus du gouvernement, ainsi qu’une approche concertée pour augmenter l’offre de logements afin de répondre à la demande. »   –        Aled ab Iorwerth, économiste en chef adjoint, SCHL