L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a présenté  la mise à jour de ses prévisions de mises en chantier résidentielles pour 2021 et 2022. Elle prévoit que le Québec atteindra, en 2021, la marque des 60 000 mises en chantier, soit un sommet depuis que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) rend les données disponibles, c’est-à-dire 1990. En 2022, le rythme des nouvelles constructions fléchira à 53 500 mises en chantier, principalement en raison d’une modération dans le segment locatif.

« L’année 2021 a démarré de manière spectaculaire, en enregistrant des records d’activité au cours de chacun des quatre premiers mois, ce qui nous amène à bonifier une fois de plus nos prévisions », commente Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ. « Depuis le début de la pandémie, la demande pour l’achat de propriétés est survoltée, notamment grâce à la baisse des taux d’intérêt, à la hausse du taux d’épargne et aux changements de préférences des consommateurs. De nombreux acheteurs ont jeté leur dévolu sur une habitation neuve, alors qu’il y a un manque criant de propriétés existantes à vendre », ajoute-t-il.

Cette année, des hausses de mises en chantier sont attendues pour les segments de la maison unifamiliale et de la copropriété, tandis que la construction de logements locatifs, qui est déjà en pleine ébullition, devrait se stabiliser. Rappelons que celle-ci avait atteint, l’année dernière, un sommet depuis 1987 à l’échelle de la province. Finalement, l’APCHQ anticipe également une hausse de la construction dans les régions rurales (centres de moins de 10 000 habitants).

Pas de record pour 2022

La demande demeurera forte l’an prochain, mais l’APCHQ s’attend néanmoins à un fléchissement de 11 % des mises en chantier, qui se chiffreront à quelque 53 500 habitations au Québec.

« L’envolée du prix des propriétés, conjuguée à une hausse graduelle prévisible des taux d’intérêt, entraînera une dégradation rapide de l’abordabilité au cours des prochains mois, ce qui fera légèrement fléchir la construction d’habitations pour propriétaires-occupants (maisons unifamiliales et logements en copropriété) », soutient M. Cardinal. « La baisse sera plus prononcée du côté du segment locatif. Le nombre de logements locatifs actuellement en construction est déjà à un sommet, la pandémie a fait chuter le solde migratoire et les taux d’inoccupation ont déjà entamé une remontée à certains endroits. Dans ce contexte, les mises en chantier de logements locatifs vont se tempérer quelque peu. Elles compteront néanmoins pour la moitié de tous les nouveaux logements qui lèveront de terre », précise-t-il.