L’exode des Montréalais se poursuit à un rythme tel que le marché locatif est en train de tourner en faveur des locataires, puisque le nombre de logement disponibles a fortement augmenté et atteint maintenant 10 %.  Cette nouvelle réalité devrait entrainer une détente sur les prix des loyers puisque plusieurs logements n’ont toujours pas trouvé preneurs, contrairement aux années précédentes.

Le taux d’inoccupation sur l’île de Montréal est passé de 1,6 % en 2019, à 3,2 % en 2020 puis à 3,7 % lors de la sonde effectuée par la SCHL à l’automne 2021.  Mais en avril 2022, à peine 6 mois plus tard, le taux d’inoccupation atteint désormais 4,67%, selon un sondage réalisé auprès des propriétaires, une hausse qui s’explique avant tout par la quantité phénoménale de ménages qui quittent Montréal. C’est ce que révèle un sondage effectué auprès d’un échantillon de plus de 11 000 logements de l’île de Montréal réalisé en avril dernier par la CORPIQ.  Ce sondage confirme également que les locataires qui ne renouvellent pas leurs baux sont nombreux, 5,85 % du marché, c’est-à-dire qui seront libres à la fin du bail, majoritairement le 1er juillet.  Ceci porte à plus de 10% les logements disponibles pour la location, un chiffre qui démontre bien que le marché tourne en faveur des locataires et que les prix n’ont plus la vigueur d’il y a un an ou deux.  La situation est propre à Montréal, car du côté de Québec le taux d’inoccupation demeure assez bas, à 2,11% (semblable à l’automne dernier) et lorsque l’on considère la disponibilité, les logements potentiels pour ceux qui veulent louer à Québec représente 4,44%, soit deux fois moins qu’à Montréal.

« L’exode des ménages hors de l’île de Montréal commence à inquiéter les propriétaires immobiliers qui se rendent bien compte que le marché n’est plus le même.  Ce n’est plus seulement au centre-ville où les délais de location s’allongent, le phénomène s’étend un peu partout à Montréal », affirme Benoit Ste-Marie, directeur général de la CORPIQ.

Rappelons que le marché des petits logements (studio et 2 et demi) a été fortement impacté par la pandémie, les gens recherchant plus d’espace. Dans ce marché, le taux d’inoccupation avoisinait déjà 7 % à l’automne dernier et la situation est encore plus difficile ce printemps, surtout au centre-ville de Montréal.