Analyse hypothécaire mensuelle au Canada – Décembre 2022
La fin de 2022 a été marquée par des hausses de 50 points de base des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine, la Banque d’Angleterre et la Banque centrale européenne. Les trois institutions ont également indiqué que de nouvelles hausses seront probablement nécessaires en 2023. Bien que chaque hausse augmente la probabilité d’une récession dans leurs économies respectives, les banques centrales restent déterminées à juguler l’inflation.
La Banque du Canada a cependant adopté une position légèrement différente et a signalé une possible pause dans son cycle haussier. Lors de sa réunion de décembre, au cours de laquelle le taux directeur a été porté à 4,25 %, la Banque du Canada a déclaré qu’elle « évaluera s’il est nécessaire de relever encore le taux directeur ». Il s’agit d’une possible volte-face de la banque centrale, qui a haussé son taux directeur de 400 points de base depuis mars 2022. Si l’objectif principal de la banque centrale demeure de ramener l’inflation à la cible, elle a reconnu que le resserrement de la politique monétaire a déjà eu un effet sur l’économie. La consommation des ménages étant déjà en baisse et le ralentissement du marché du logement étant bien amorcé, l’économie canadienne devrait essentiellement stagner jusqu’à la fin de l’année et durant la première moitié de 2023. Compte tenu du décalage habituel entre l’adoption de changements à la politique monétaire et leur plein effet sur l’économie, la Banque du Canada cherche à trouver un équilibre entre la nécessité de maîtriser l’inflation et le risque d’un resserrement excessif.
Historiquement, les taux directeurs au Canada ont largement reflété ceux des États-Unis, mais les orientations actuelles des deux banques centrales semblent indiquer des positions divergentes en 2023. Comme la Réserve fédérale envisage de porter son taux directeur à 5,00 ou 5,25 % d’ici la fin de 2023, l’écart entre les économies canadienne et américaine pourrait s’élever à 100 points de base. Toutefois, si l’on tient compte des niveaux exceptionnellement élevés d’endettement des ménages, certains économistes estiment que cet écart est justifié, étant donné la sensibilité accrue de l’économie canadienne à la hausse des taux d’intérêt.
Les traits dominants de la conjoncture économique :
- L’emploi est resté relativement stable en novembre 2022; 10 100 postes ont été ajoutés et le taux de chômage a légèrement baissé pour s’établir à 5,1 %.
- Les postes à pourvoir ont diminué de 3,3 % par rapport à leur niveau record du deuxième trimestre 2022, pour atteindre 959 600 postes vacants au troisième trimestre 2022.
- Selon les estimations préliminaires, les ventes au détail ont diminué de 0,5 % en novembre 2022, après la hausse de 1,4 % enregistrée en octobre.