Le recul de l’inoccupation à Toronto et de l’espace de sous-location à l’échelle nationale indique un regain de la part des entreprises.
Le taux d’inoccupation national des bureaux canadiens a atteint 15,7 % au troisième trimestre de 2021, dépassant ainsi les niveaux atteints pendant la bulle Internet et la crise financière mondiale. Mais les perspectives s’améliorent. S’il est vrai que la quatrième vague ralentit la reprise du marché, le rapport Statistiques trimestrielles au T3 2021 de CBRE révèle que les occupants ont moins tendance à délaisser leurs bureaux et que l’espace offert en sous-location s’amoindrit dans les principaux marchés de bureaux au pays.
L’activité de location reprend graduellement, en particulier dans le secteur des technologies. À cet effet, quatre des dix marchés canadiens à l’étude ont enregistré une absorption nette positive dans les bureaux ce trimestre – une première depuis le début de la pandémie. La forte demande de bureaux aménagés, en particulier dans les marchés carrefours de Toronto et Vancouver, a contribué au déclin de l’espace offert en sous-location à l’échelle nationale.
Le taux d’inoccupation des bureaux au centre-ville de Toronto a même diminué légèrement à 9,9 % au troisième trimestre, un recul de 10 points de base sur le sommet inégalé en 13 ans de 10,0 % atteint au deuxième trimestre. L’espace offert en sous-location dans le plus important marché de bureaux au pays a également chuté de 17,6 %. Qui plus est, la majeure partie de ces superficies, soit 70 %, est inférieure à 10 000 pieds carrés, ce qui laisse peu d’options clés en main aux locataires d’envergure.
Ottawa a également enregistré un léger recul du taux d’inoccupation des bureaux au centre-ville, à 10,5 %. Au centre-ville de Vancouver, le taux d’inoccupation des bureaux est passé de 6,6 % au T2 à 7,6 % au T3, ce qui n’empêche pas la ville de conserver son titre de marché de bureaux urbains le plus tendu en Amérique du Nord. Par ailleurs, l’espace offert en sous-location à Vancouver a chuté de 6,9 % au T3. Montréal, qui réagit souvent à retardement par rapport aux autres marchés canadiens, a vu son taux d’inoccupation dans les bureaux du centre-ville passer de 11,1 % au T2 à 13,2 % au T3, soit un record absolu pour la métropole.
« La quatrième vague a contrecarré le retour des employés dans les bureaux canadiens, mais on voit que la situation se stabilise au pays, ce qui porte à croire que les entreprises envisagent de plus en plus la réalité postpandémique », avance Paul Morassutti, vice-chairman chez CBRE Canada. « Malgré l’incertitude, la grande majorité des locataires de bureaux ne comptent plus offrir leurs locaux en sous-location et nous anticipons déjà une reprise de la croissance au prochain trimestre. »
Nouveaux sommets dans le segment industriel
Au troisième trimestre, le segment industriel a franchi deux nouveaux jalons au pays : le taux de disponibilité national a chuté à 2,0 %, un creux inégalé, et le loyer demandé moyen donne désormais dans le double chiffre, à 10,03 $ le pied carré.
Comme CBRE l’avait prévu plus tôt cette année, la réserve d’installations industrielles à Toronto, Vancouver, London en Ontario et la région de Waterloo est à sec; le taux de disponibilité dans ces marchés est égal ou inférieur à 0,9 %. Montréal n’est pas loin derrière avec un taux de disponibilité d’à peine 1,2 %.
La demande pour des entrepôts de distribution et de logistique est sans précédent. En raison du déséquilibre croissant de l’offre et la demande dans la plupart des marchés, les loyers ont augmenté de 34,5 % à l’échelle du pays au cours des trois dernières années. À Toronto, Montréal et London, ils ont augmenté respectivement de 74,1 %, 56,2 % et 50,7 % au cours de cette période.
« La seule solution pour palier à la hausse est loyer est d’aménager de nouvelles installations, mais les plus longs échéanciers des chantiers, la hausse des coûts et la pénurie de terrains à bâtir comportent tout un défi pour ceux qui tentent de s’établir dans nos métropoles et les environs », conclut M. Morassutti. « Les 34,1 millions de pieds carrés en chantier n’augmenteront l’inventaire bâti que de 1,8 % alors que la plupart de installations à venir font déjà l’objet d’une entente de location. C’est une situation sans précédent. Aucun mot n’est assez fort pour décrire à quel point le marché industriel est tendu au Canada. »
STATISTIQUES TRIMESTRIELLES AU T3 2021