Au premier trimestre, la hausse du taux d’inoccupation des principaux marchés de bureaux se tempère au Canada alors qu’on surveille la chute du taux de disponibilité des pôles industriels nationaux à un creux sans précédent. Selon le nouveau rapport Statistiques trimestrielles au T1 2021 de CBRE, l’offre d’installations logistiques au pays pourrait se réduire à néant d’ici la fin de l’année.

Le taux d’inoccupation des centres urbains au pays a augmenté pour un quatrième trimestre consécutif à 14,3 %, porté par des hausses respectives de 6,2 %, 9,1 % et 10,6 % à Vancouver, Toronto et Montréal. Edmonton a toutefois su renverser la tendance mondiale en faisant perdre 70 points de base (pb) au taux d’inoccupation des bureaux du centre-ville, désormais à 19,4 %, à l’instar d’Halifax, où il s’est défait de 10 pb pour atteindre 19,8 %.

Bien que l’inoccupation des bureaux continue de croître, la tendance se modère de façon encourageante, ce qui démontre que des entreprises commencent à envisager un retour en milieu de travail au fur et à mesure que le déploiement des vaccins progresse. Au T1, une superficie nette de 1,8 million de pi² est venue s’adjoindre aux locaux offerts en sous-location, soit un recul de 44 % sur la superficie sous-locative de 3,3 millions de pi² ajoutée au T4 2020, dans le sillage des 2,3 millions de pi² mis en sous-location au T3 2020. Qui plus est, peu de locaux de grande superficie sont vacants, ce qui indique que les entreprises et institutions d’envergure ne tournent pas le dos aux centres urbains du pays.

« Il faut mettre les choses en perspectives, précise Jon Ramscar, directeur général de CBRE Toronto-Centre. Sur les trente plus grands centres urbains aux États-Unis et au Canada, quatre des cinq marchés les plus tendus sont de notre côté de la frontière : Vancouver, Toronto, Montréal et Ottawa. On remarque d’ailleurs une reprise de l’activité touristique, et en mars, les visites de bureaux à Toronto n’ont jamais été si nombreuses depuis le début de la pandémie, alors que la demande vient principalement des entreprises technologiques et des cabinets juridiques. Les marchés de bureaux commencent à se stabiliser au pays et on voit les premiers signes d’un changement d’attitude dans certains secteurs. »

Le secteur industriel bat des records

Les principaux marchés industriels ont continué de chauffer à blanc lors du premier trimestre de l’année. Une vélocité locative exceptionnelle d’un océan à l’autre a fait perdre 40 pb au taux de disponibilité national – et ce, en un seul trimestre – pour l’écraser à 2,9 %, soit le niveau le plus bas jamais enregistré au pays.

Et bien que Toronto (1,6 %), Vancouver (1,7 %) et Montréal (1,9 %) demeurent les marchés industriels les plus tendus en Amérique du Nord, ce sont Calgary (-140 pb à 7,8 %) et Ottawa

(-90 pb à 3,2 %) qui ont enregistré les compressions du taux de disponibilité les plus fulgurantes.

Par ailleurs, l’absorption nette d’installations industrielles au Canada a atteint 10,4 millions de pi², soit l’une des absorptions les plus importantes aux annales canadiennes. Toujours selon le rapport de CBRE, si la tendance se maintient, plusieurs villes verraient leur offre d’installations logistiques réduite à néant d’ici la fin de l’année.

Les promoteurs immobiliers demeurent friands du marché industriel canadien, comme le prouvent les superficies logistiques en chantier totalisant 26,1 millions de pi², principalement à Toronto, Vancouver et Montréal. Et si la construction atteint presque un niveau record, la plupart de ces nouveaux aménagements ont déjà trouvé preneur avant leur livraison. Ce n’est pas pour rien que les marchés industriels du pays sont les plus tendus en Amérique du Nord : il est tout simplement impossible de s’y construire assez rapidement pour satisfaire à la demande vorace.

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