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Le premier semestre de 2022 s’est avéré désastreux pour les marchés financiers. Les efforts déployés par les banques centrales pour freiner l’élan de l’inflation, qui a atteint des sommets de plusieurs décennies, ont alimenté les craintes des investisseurs. Dans ce contexte, les marchés boursiers et obligataires ont connu un début d’année très difficile, laissant ainsi peu chance aux investisseurs de se protéger contre les risques macroéconomiques qui ne cessent de s’accumuler.

Les actions mondiales ont chuté en juin. Les investisseurs ont mis de côté les données d’inflation élevées, et ont concentré leur attention vers la détérioration des perspectives de l’économie mondiale et des prévisions de bénéfices. Ainsi, l’indice MSCI Monde tous pays a perdu 9 %, tous les sous-indices régionaux ayant terminé à la baisse. Les pertes totales de l’indice depuis le début de l’année s’établissent désormais à 21 %, et le resserrement rapide de la politique monétaire continue de peser sur le prix des actifs.

Les marchés des titres à revenu fixe ont également terminé le mois en repli, plombés par les signes voulant que les banques centrales procèdent à un resserrement monétaire audacieux afin de juguler l’inflation. La courbe des taux de rendement s’est aplanie dans un élan baissier, puisque les investisseurs s’attendent à ce que les décideurs politiques ne seront pas en mesure de réaliser un atterrissage en douceur. Les taux à court terme ont donc augmenté davantage que leurs homologues à long terme. La Réserve fédérale américaine a pris le taureau par les cornes en relevant ses taux de 75 p.c. avec l’objectif d’endiguer l’inflation la plus forte en 40 ans. De plus, son président, Jerome Powell, a clairement indiqué qu’il n’hésiterait pas à augmenter les taux à des niveaux qui ont souvent entraîné, par le passé, un ralentissement économique. La Banque du Canada a aussi maintenu le pied sur l’accélérateur pour éviter que le taux d’inflation soit intégré dans les prévisions à long terme. À la lumière de la demande excédentaire et de la révision à la hausse des prévisions d’inflation, la banque centrale canadienne s’est engagée à agir de manière déterminée, évoquant la possibilité d’une hausse de 75 p.c. à sa rencontre de juillet.

Le dollar américain a poursuivi sa tendance haussière en tandem avec la montée en flèche des taux de rendement des bons du Trésor américain et la ruée vers les valeurs refuge. À l’opposé, le yen s’est encore déprécié, la Banque du Japon demeurant la seule au monde qui n’a pas encore amorcé un resserrement de sa politique monétaire. Le huard s’est replié sous l’effet de la chute du pétrole brut et de la vigueur du billet vert.

Sur les marchés des matières premières, le pétrole a perdu de la valeur pour la première fois depuis novembre, les craintes d’un ralentissement de l’économie ayant porté ombrage au resserrement rapide observé entre l’offre et la demande sur les marchés de l’énergie. Pour un troisième mois consécutif, l’or a été tiré vers le bas par les attentes d’une hausse rapide des taux, laquelle aura pour effet de diminuer l’attrait de ce métal ne portant pas intérêt. Le cuivre a reculé à un creux de 17 mois, les inquiétudes croissantes entourant un ralentissement de l’économie mondiale ayant assombri les perspectives de la demande en métaux industriels.

Par:

Jean-Guy Desjardins
Président exécutif du Conseil et codirecteur, Répartition globale de l’actif

Candice Bangsund, CFA
Vice-présidente et codirectrice, Répartition globale de l’actif

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