Le climat s’est détérioré et les marchés financiers ont rechuté en mai, en raison d’une révision à la hausse des politiques des banques centrales, d’une croissance mondiale morose et de craintes liées au plafond de la dette aux États-Unis. La fin du mois a toutefois apporté quelques bonnes nouvelles sur ce dernier point. Après des semaines de négociations, le Président Biden et le représentant McCarthy sont parvenus à un accord pour suspendre le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement des États-Unis. Si les investisseurs ont poussé un soupir de soulagement, l’attention est rapidement revenue sur l’environnement fragile de l’inflation persistante et des risques de récession imminents.

Les marchés boursiers mondiaux ont enregistré des résultats négatifs en mai. Au niveau régional, les résultats ont été mitigés. D’une part, l’indice S&P 500 à forte composante technologique a réussi à s’écarter de la tendance mondiale et à enregistrer un rendement positif (0,3 %) grâce à la forte hausse des valeurs technologiques à grande capitalisation, qui a placé l’indice S&P 500 à la veille d’un marché haussier. Le Nasdaq 100 a gagné 7,6 %. Ailleurs, les baisses ont été assez généralisées. Le S&P/TSX a reculé de 5,2 %, le MSCI EAFE de 4,8 % et le MSCI des marchés émergents de 1,9 %.

Les marchés à revenu fixe ont également enregistré des résultats négatifs le mois dernier. Les rendements obligataires ont augmenté, les investisseurs ayant revu leurs prévisions de baisse des taux en réponse aux signes persistants de résilience économique qui ont compliqué les efforts des banques centrales pour maîtriser l’inflation. Les marchés tablent désormais pleinement sur une hausse supplémentaire de 25 points de base des taux d’intérêt de la Réserve fédérale et de la Banque du Canada cet été et ont pratiquement éliminé les appels à des baisses de taux au cours du second semestre 2023. Notamment, au début du mois de mai, on s’attendait à ce que la Réserve fédérale réduise les taux en dessous des niveaux actuels pour les ramener juste au-dessus de 4,5 % d’ici la fin de l’année. Toutefois, les négociateurs s’attendent désormais à ce que le taux des fonds fédéraux termine l’année 2023 autour de son niveau actuel. Des mouvements similaires ont été observés au Canada à la suite de surprises à la hausse dans les derniers résultats de la croissance et de l’inflation, ce qui a incité les négociateurs à augmenter les prix des taux terminaux de la Banque du Canada. L’univers obligataire FTSE Canada a chuté de 1,7 %, tandis que l’indice Barclays US Aggregate Bond a perdu 1,1 %.

Sur les marchés des devises, le dollar américain s’est renforcé en même temps que les paris sur une augmentation du taux des fonds fédéraux, ce qui a fait grimper les rendements des bons du Trésor et le billet vert. Les écarts de taux entre les États-Unis et le reste du monde se sont creusés en conséquence et le billet vert s’est renforcé par rapport à tous les autres pays du G-10 le mois dernier.

Les marchés des matières premières ont connu une faiblesse généralisée le mois dernier. Le pétrole a chuté, les inquiétudes concernant la demande mondiale fluctuante ayant dominé les perspectives, tandis que le cuivre a chuté à son plus bas niveau depuis novembre suite à la publication de données montrant une reprise post-Covid insatisfaisante en Chine, pays qui consomme le plus d’énergie. Enfin, l’or a reculé car les progrès réalisés en fin de mois vers une résolution de la débâcle du plafond de la dette ont érodé la demande pour le métal refuge, tandis que les spéculations sur un resserrement supplémentaire de la Réserve fédérale ont augmenté les rendements du Trésor et réduit l’attrait du métal précieux qui ne rapporte pas d’intérêts.


Jean-Guy Desjardins
C. M., L. Sc. Com., CFA
Président du Conseil et chef mondial de la direction

Candice Bangsund
CFA
Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition globale de l’actif