La volatilité a dominé les marchés en septembre, alors que la détermination affichée par les banques centrales dans leur combat contre l’inflation a soulevé des craintes quant à la santé de l’économie mondiale et ainsi chamboulé les marchés financiers. Dans l’ensemble, tous les principaux actifs financiers ont perdu de la valeur pendant le mois, à l’exception du dollar américain.

Les marchés boursiers mondiaux ont été tout particulièrement médiocres en septembre. En effet, ils ont enregistré leur troisième trimestre consécutif à la baisse, soit leur pire séquence depuis la crise financière mondiale. L’indice MSCI Monde tous les pays a chuté de près de 10 % et l’indice S&P 500 (-9,3 %) a inscrit sa plus importante perte mensuelle depuis le début de la pandémie en mars 2020, effaçant du coup les gains affichés cet été. D’ailleurs, cet indice axé sur les titres de croissance a surtout été mis à mal par la récente remontée des taux de rendement obligataires. Le recul de l’indice S&P/TSX a été moins prononcé, soit -4,6 %. À l’étranger, les actions européennes ont encore été malmenées par la crise énergétique qui s’aggrave, comme en témoigne la baisse de 9,7 % de l’indice MSCI EAEO. Les actions des marchés émergents (-11,9 %) ont terminé au bas du tableau du fait des craintes d’une récession mondiale et de la flambée du billet vert. 

Les indices obligataires ont généralement dégagé des rendements négatifs après que plusieurs grandes banques centrales aient redoublé d’efforts afin de juguler l’inflation. Il faut souligner que la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada et la Banque centrale européenne (BCE) ont relevé leur taux directeur de 75 p.c. en septembre et indiqué qu’un nouveau resserrement de leur politique monétaire était imminent. Le dernier rapport sur l’inflation des dépenses personnelles de base aux États-Unis, qui est très prisé par les investisseurs, a révélé une accélération de l’inflation sur un mois et sur un an, confirmant ainsi le ton très peu accommodant de la Fed. Le taux de rendement du bon du Trésor à deux ans a bondi de 79 p.c., à 4,28 %, en septembre, comparativement à une hausse de 64 p.c., à 3,83 %, pour son homologue à 10 ans. La progression des taux de rendement des obligations canadiennes s’est avérée moins forte, puisque l’inflation fondamentale et de base a diminué selon le dernier rapport sur l’IPC. Les taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada à 2 et 10 ans ont augmenté de 14 et 5 p.c., respectivement, à 3,79 % et 3,17 %. En septembre, l’indice obligataire universel FTSE Canada a reculé de seulement 0,5 % et l’indice agrégé des obligations américaines Barclays a chuté de 4,3 %. 

Le dollar américain a atteint un nouveau sommet en septembre, alimenté par les investisseurs qui souhaitaient se protéger contre le pessimisme ambiant sur le marché, ainsi que par le ton peu rassurant de la Fed. Le dollar canadien, l’euro, la livre sterling et le yen se sont tous dépréciés face au billet vert pendant le mois. 

La vigueur du dollar américain et l’affaiblissement de la demande mondiale ont été défavorables aux marchés des matières premières. Le pétrole brut a amorcé un marché baissier et atteint des creux jamais vus depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Quant au cuivre, il a perdu de la valeur sous l’effet des inquiétudes entourant la demande chinoise. L’or s’est aussi déprécié, la demande du lingot ayant été plombée par la hausse des taux de rendement des bons du Trésor américain et du billet vert.

LIRE PLUS

Par:

Photo Market Updates Candice BangsundPhoto Market Updates Candice Bangsund
Président exécutif du Conseil
Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition globale de l’actif